Un collectif d'associations et d'habitants de Strasbourg a organisé samedi un rassemblement contre l'endoctrinement jihadiste, après le départ pour la Syrie d'une douzaine de jeunes de leur quartier, dont deux sont déjà morts.
Arborant une banderole "Ne touchez pas à nos jeunes! Rassemblement pour le refus e l'endoctrinement", une soixantaine de personnes se sont réunies en fin d'après-midi dans un centre socioculturel de la Meinau, un quartier populaire de la capitale alsacienne.Le porte-parole de ce collectif, Mohamed Benazouz, habitant lui-même le quartier, a d'abord pris la parole sur le parvis de la salle de réunion, sous une pluie battante. "Si nous sommes là aujourd'hui c'est parce que des enfants ont été trompés, des familles ont été brisées, toute une ville a été traumatisée", a-t-il dit. L'assistance a observé une minute de silence "en hommage aux deux jeunes morts".
Le rassemblement devait se prolonger avec une rencontre-débat avec un politologue, un imam ainsi qu'un psychanalyste pour réfléchir sur les raisons conduisant des jeunes Français à s'engager dans la "guerre sainte" contre le régime de Damas. Une douzaine de jeunes Strasbourgeois sont partis se battre dans les rangs jihadistes en Syrie ces derniers mois, selon une source proche du dossier. L'un d'entre eux a pu être récupéré in extremis par son père alors qu'il s'apprêtait à prendre l'avion en Allemagne.
La mort en Syrie de deux d'entre eux a été confirmée, tandis que le sort des autres est très incertain. La France est le pays d'Europe le plus touché par ce phénomène, davantage engendré par une auto-radicalisation sur internet que par des filières de recrutement proprement dites, selon les spécialistes.