Metz : les salariés d'Ecomouv manifestent pour défendre leur emploi

Très inquiets pour leur avenir, une centaine de salariés d'Ecomouv' se sont rassemblés jeudi 24 avril 2014 à 11h30 devant la préfecture de Moselle à Metz pour dénoncer le flou autour du projet d'écotaxe remis en cause par le gouvernement et la ministre Ségolène Royal.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Coiffés de bonnets verts pour certains, une cinquantaine de salariés d'Ecomouv', la société chargée de collecter l'écotaxe suspendue sine die par le gouvernement, ont manifesté jeudi 24 avril 2014 devant la préfecture de Metz à l'appel de la CFDT, pour réclamer son application.

Cette manifestation dans le calme, accompagnée d'une distribution de tracts, était une première pour les salariés d'Ecomouv'. Ils s'étaient montrés très discrets jusqu'à présent, loin du tapage des Bonnets rouges bretons qui ont fait reculer le gouvernement sur la taxe poids lourds.

"Ce qui nous a fait réagir c'est la dernière proposition de Ségolène Royal de remettre à plat l'écotaxe." Eric Bouthier, représentant CFDT chez Ecomouv'.


Le centre opérationnel est situé à Metz et compte environ 150 salariés. Ceux-ci sont assistés par 130 douaniers, dont quelques-uns ont également participé à cette manifestation.


Des "pistes de remplacement"

La ministre de l'Ecologie a proposé des pistes de remplacement, comme une vignette qui ciblerait uniquement les camions étrangers sur les autoroutes françaises.
C'est une proposition "totalement hors sujet" a dénoncé Philippe Schoun, secrétaire CFDT Finances en Lorraine, parce que, a-t-il argumenté, ce serait contraire à la libre concurrence européenne, à l'application du principe pollueur/payeur pour tous au nom de l'écologie, et que cela réduirait les emplois chez Ecomouv'.

"Il faut expliquer aux gens que l'écotaxe ferait baisser les impôts locaux, qui financent actuellement l'entretien des routes, que cette taxe reviendrait à plus de justice fiscale. Mais c'est toujours plus facile de faire de la démagogie que de la pédagogie." Eric Bouthier, représentant CFDT chez Ecomouv'.

 

La CFDT a également jugé "indécent" de renoncer à une recette fiscale annuelle de 800 millions d'euros avec l'écotaxe alors que le gouvernement a annoncé un plan d'économies de 50 milliards d'euros.
En marge de cette petite manifestation, une délégation CFDT a été reçue à la préfecture de Metz, mais a obtenu une "non-réponse", selon M. Schoun, se désolant d'un faible soutien politique au niveau national. "S'il faut monter le ton, on le fera", a-t-il conclu.

Des salariés qui craignent d'être oubliés

Si les employés d'Ecomouv', dont les salaires ont été garantis jusqu'à la fin de l'année, tentent de se montrer optimistes, ils craignent pour leur avenir et redoutent d'être oubliés.

"Je suis venue pour rappeler qu'on existe, qu'il y a des gens derrière tout ça." Reine, salariée d'Ecomouv', âgée de 40 ans.


Sa collègue Michèle, 32 ans, qui avait décliné une offre de CDI au Luxembourg pour rejoindre Ecomouv', a évoqué une situation "pesante" au travail, où le désoeuvrement est fréquent, malgré des formations de maintien des compétences.
Après la suspension de l'écotaxe fin octobre dernier, Ecomouv' avait dû suspendre le recrutement de 180 personnes supplémentaires, ne gardant que les CDI déjà embauchés.
Début avril le maire de Metz Dominique Gros (PS) et le président de la communauté d'agglomération Metz Métropole Jean-Luc Bohl (UDI) ont appelé le Premier ministre Manuel Valls à respecter les engagements de l'Etat sur l'écotaxe.

L'installation depuis 2012 du centre opérationnel d'Ecomouv' à Metz était l'une des contreparties de l'Etat en échange des restructurations militaires, qui ont durement affecté la Lorraine depuis 2009.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information