Le président de la région Alsace, Philippe Richert (UMP) critiqué lundi un "passage en force du gouvernement" qui a mis fin à un système dérogatoire d'assurance maladie pour les Français travaillant en Suisse.
"Je m'étonne du passage en force du gouvernement dans le dossier du droit d'option des travailleurs frontaliers", a déclaré M. Richert dans un communiqué. "Tous les signaux négatifs envoyés aux salariés qui n'hésitent pas à parcourir de longues distances pour chercher du travail là où il se trouve, ne peuvent que contribuer à décourager la mobilité professionnelle", a estimé M. Richert. Selon le président de la région, le décret entré en vigueur comme prévu le 1er juin "démontre le peu de cas" fait de l'action des élus alsaciens et des territoires frontaliers avec la Suisse, mais aussi des associations. Ces dernières avaient mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes autour de la défense de leur régime dérogatoire."La prolongation du régime dérogatoire était envisageable. Le manque de concertation et de dialogue du gouvernement est, sur ce dossier, particulièrement déroutant", a affirmé l'élu. M. Richert a notamment rappelé que le texte va modifier la situation de quelque 190.000 Français, y voyant une "situation particulièrement impactante pour le pouvoir d'achat de milliers de Haut-rhinois" qui seraient au nombre de 30.000. Le décret prévoit que les frontaliers travaillant en Suisse et qui ont choisi d'être assurés en France ne peuvent le faire qu'à travers la Sécurité sociale, une mesure qui doit rapporter 100 millions d'euros au régime général la premièreannée et 150 millions d'euros par la suite.
Les frontaliers en colère, résidant en France et travaillant en Suisse, dénoncent depuis plusieurs mois la suppression annoncée de leur "droit d'option" pour couvrir leurs frais de santé.