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Les réactions
Sur la foi de ce rapport et de la rétractation du principal témoin à charge, les tribunaux turcs ont acquitté Pinar Selek à trois reprises, en 2006, 2008 et 2011. Mais à chaque fois, la Cour de cassation a invalidé ces verdicts. Mais en 2012, un tribunal d'Istanbul a décidé de rejuger la sociologue à la faveur d'un changement de juge, et l'a condamnée en 2013 à la réclusion à perpétuité. Lors de l'audience qui s'est déroulée devant la Cour de cassation le 30 avril, les avocats de Mme Selek avaient plaidé pour l'annulation de ce verdict.
"Il n'y a pas eu d'attentat, aucune preuve ne le démontre. Tous les éléments font penser à une fuite de gaz", avait déclaré Ayhan Erdogan. Son confrère Bahri Belen avait dénoncé le caractère "politique" du jugement rendu contre sa cliente, militante des droits de l'homme et de la défense de la minorité kurde. "Ce procès est digne de ceux des Rosenberg (Etats-Unis) et de Dreyfus (France)", a-t-il clamé. Pinar Selek a quitté la Turquie en 2009 et vit aujourd'hui à Strasbourg. Elle obtenu l'an dernier l'asile politique en France. Le mandat d'arrêt délivré contre elle à la demande des autorités turques a été levé en février par Interpol, après une visite en Turquie du président français François Hollande, selon une source proche du dossier. La sociologue bénéficie de nombreux soutiens en France, notamment dans la communauté universitaire et auprès des ONG de défense des droits de l'Homme, qui jugent sa saga judiciaire emblématique des travers de la justice turque.
Strasbourg salue l’annulation de la condamnation à perpétuité mais reste vigilante quant à la tenue d’un nouveau procès