Plusieurs élus champenois protestent contre l'amendement qui a fait de Strasbourg "le chef-lieu de sa région". Benoist Apparu (UMP), dénonce une mesure "irresponsable" et "anticonstitutionnelle". Le maire de Metz (PS) revendique pour sa ville un rôle politique au sein de la nouvelle région.
Benoist Apparu a dénoncé le vote des parlementaires présents dans l'hémicycle jeudi matin et qui ont voté à l'unanimité l'amendement retenu en séance qui faisait par dérogation de Strasbourg "le chef-lieu de sa région", quels qu'en soient les contours.
Cette mesure est une exception : en théorie, la définition des chefs-lieux de région se font par décret, et ne sont pas inscrits dans la loi. Cette "entorse" peut être interprétée comme une manière d'apaiser les débats, particulièrement houleux ces derniers jours, à l'Assemblée nationale, entre députés alsaciens.
Mais hors de l'Alsace, la décision ne plait pas aux Champenois : bien que Strasbourg soit la plus grande ville (264 000 hab.) de cette "méga région" de plus de 5 millions d'habitants, la capitale alsacienne est géographiquement aux marges de la nouvelle entité administrative de 57 413 km2.
Le président divers gauche de la région Champagne-Ardenne, Jean-Paul Bachy a co-signé le communiqué de Benoist Apparu, tout comme le président UMP du conseil général de la Marne, René-Paul Savary, ou encore le député-maire UMP de Reims, Arnaud. Selon ces élus,
"Cet amendement inique et anticonstitutionnel fait de Strasbourg une capitale régionale inscrite dans la loi alors que ce choix relève d'un décret et donc du gouvernement."
Côté lorrain, ce sont le maire (PS) de Metz, Dominique Gros, et président de la communauté d'agglomération Metz Métropole, Jean-Luc Bohl (UDI) qui se sont fendus d'un communiqué réclamant pour Metz "le siège d'une future assemblée régionale dont la capitale est à Strasbourg". Une compensation politique pour ne pas rester sur la touche.
Joint par la rédaction de F3 Alsace, le député du Haut-Rhin Eric Straumann a rappelé que lors du vote de l'amendement, aucun député de Champagne-Ardenne ni de Lorraine n'était présent pour s'opposer à cette proposition.