Un homme de 30 ans, qui comparaissait aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Strasbourg, pour s'être réjoui de l'attentat commis contre la rédaction de Charlie Hebdo sur Facebook a demandé un délai pour préparer sa défense.
Le tribunal correctionnel de Strasbourg a renvoyé lundi le procès d'un jeune homme qui comparaissait pour apologie sur les réseaux sociaux de l'attentat contre Charlie Hebdo, mais a décidé de le maintenir en détention.
Le prévenu de 30 ans, marié et père de deux enfants, avait relayé une photographie montrant un fusil d'assaut posé sur le sol, avec plusieurs munitions, et une phrase manuscrite: "Bons baisers de Syrie, Bye bye Charlie".
Le tribunal correctionnel a renvoyé l'affaire au 27 janvier, pour répondre au souhait du prévenu de ne pas être jugé dans le contexte de vive émotion que connaît le pays après l'attentat contre Charlie Hebdo et les attaques qui ont suivi. Mais il a aussi ordonné son maintien en détention, suivant les réquisitions du parquet, pour "éviter tout renouvellement de l'infraction" et "garantir" sa présence lors de cette prochaine audience.
Outre la photographie relayée, les enquêteurs avaient également mis la main sur divers messages du jeune homme, comme "Les frères, réveillez-vous" ou "Mettez-vous opérationnels pour défendre vos soeurs, vos mères".
Le jeune homme, déjà plusieurs fois condamné par la justice notamment pour des affaires de stupéfiants, a regretté sa "mauvaise blague" devant le tribunal, assurant qu'il ne connaissait pas le délit d'apologie du terrorisme. "Je suis contre tout ce qui s'est passé", a-t-il dit, se disant prêt à présenter des excuses "aux familles" et assurant, pour montrer sa bonne foi, avoir manifesté pour Hervé Gourdel, assassiné par un groupe jihadiste algérien.
"Dans les annales judiciaires, je n'ai jamais encore vu quelqu'un placé en détention pour ce genre d'infraction", a déploré son avocat, Me Michaël Wacquez, à l'issue de l'audience, après avoir en vain demandé son placement sous contrôle judiciaire. "Nous ne sommes pas là pour montrer l'exemple, la justice doit être rendue de manière paisible" et non dans ce contexte "d'actualité dramatique", a-t-il estimé. L'avocat a appelé la justice à "garder son sang-froid" face aux dizaines de milliers de messages sur les réseaux sociaux comparables à ceux du prévenu. L'avocat s'est également dit "choqué" par une phrase prononcée en fin d'audience par le président du tribunal, quand ce dernier avait souligné que le maintien en détention ordonné protègerait le prévenu de toute velléité de se rendre "en Syrie". "C'est une personne qui travaille et qui n'est absolument pas un jihadiste", a insisté son avocat.
D'après AFP
Selon les DNA, une autre personne est également en garde à vue ce lundi soir : durant la manifestation à Strasbourg, il aurait déchiré une pancarte sur laquelle était inscrite « Un prophète ça se dessine, que ça plaise ou non »