"Faire du cinéma n'a jamais été aussi simple". C'est le slogan choisi par la région Grand Est qui fait, comme chaque année à Cannes, la promotion de son potentiel cinématographique et des tournages sur ses terres.

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La Région consacre en 2018 un budget d'environ 4,8 millions d'euros au cinéma et à l'audiovisuel, via son fonds de soutien (écriture, développement et production). Un budget en hausse d'un million d'euros par rapport à 2017, loin d'être une simple addition des budgets des trois anciennes collectivités.

"En fait, il a fallu partir de  1 + 1 + 0", explique Pascal Mangin président de la commission culture de la Région [la Champagne-Ardenne finançait essentiellement les courts métrages et les films d'animation, ndlr]. "On a souhaité raccrocher pleinement la Champagne Ardenne dans toutes les composantes de la politique audiovisuelle : quand on est à 45 min de Paris, il faudrait être fou pour ne pas le voir", poursuit Pascal Mangin depuis le stand des régions à Cannes.

Les aides au cinéma à la hausse

La tendance à la hausse se constate dans la plupart des 13 nouvelles régions, dissipant les craintes d'une diminution des aides au cinéma suite à la réforme territoriale. Cinq régions disposent ainsi d'une enveloppe supérieure à 6 millions d'euros: l'Ile-de-France , la Nouvelle-Aquitaine, les Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. Suivent le Grand-Est, l'Occitanie, la Bretagne et la Réunion. Pour le Grand Est, il faut également ajouter l'Eurométropole de Strasbourg et son propre fonds de soutien qui s'élève à 840.000 euros en 2018.

"Bien sûr, il y a une concurrence entre les régions. Nous nous entendons très bien, chacun défend ses atouts particuliers, les conventions ne sont pas les mêmes partout. Il y a un peu de concurrence, un peu de complémentarité, mais un peu d'émulation ne fait jamais de mal", fait remarquer Pascal Mangin.

411 jours de tournage en 2017

La  région Grand Est associe désormais plusieurs collectivités par le biais d'une contribution financière aux projets tournés sur leur territoire respectif. Troyes Champagne Métropole (35.000 euros) et Mulhouse Alsace Agglomération ont été les pionnières, suivies par le conseil départemental des Vosges (100.000 euros), Colmar Agglomération (50.000 euros), Metz Métropole (20.000 euros), la communauté d'agglomération d'Epinal (15.000 euros), la communauté urbaine du Grand Nancy et la ville de Nancy (10.000 euros chacune), et la communauté de communes Ardenne Rives de Meuse (10.000 euros). 
Confortée dans ses choix par la sélection de deux films cette année à Cannes (Sauvage et A genoux les gars), la région Grand Est a accueilli 411 jours de tournage en 2017, pour 15 longs métrages, 14 courts métrages et cinq projets pour la télévision.

Aucune censure

Chaque projet est examiné par un comité d'experts indépendants dans lequel "ne siège aucun élu" précise Pascal Mangin. En théorie, les choix de ce comité font ensuite l'objet d'un vote des conseillers régionaux, mais en pratique tous les projets sont validés ."On s'interdit de revenir sur ces projets, nous nous interdisons toute forme de censure", insiste le président de la commission culture, allusion à peine voilée à la récente polémique sur le documentaire du réalisateur lorrain Denis Robert, que la région Paca a refusé de financer en dernière minute, alors que le projet avait été validé.

Une coopération entre la France, l'Allemagne et la Suisse


Depuis le début de l'année, la région élargit ses horizons dans le cadre du projet Interreg "Film en Rhin supérieur" : 20 partenaires du cinéma et de l'audiovisuel de France, d'Allemagne et de Suisse se sont engagés à intensifier leur coopération transfrontalière pour accompagner la filière. "Le Bade -Wurtemberg est le Land qui possède la plus longue frontière avec la France mais il n'est pas facile d'entretenir de bonnes relations en  matière de cinéma : les choix éditoriaux , les  systèmes d'aides et les lois sont très différentes", précise Carl Bergenguren, responsable de la très puissante MFG (qui gère les aides au cinéma du land, avec un budget de 14 millions d'euros).
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