Le pilote de bobsleigh haut-rhinois Romain Heinrich vit en Chine sa troisième aventure olympique. Il a accepté de nous livrer ses impressions et anecdotes. Dernier échange avec le champion alsacien alors qu'il vient de regagner ses pénates hexagonales.
Nous l'avons laissé souffler, le temps qu'il récupère de son voyage depuis la Chine. Romain Heinrich est rentré cette nuit, le 22 février sur le sol français, des souvenirs plein la tête, des espoirs et des déceptions. Le pilote de bobsleigh alsacien a accepté de revenir avec nous sur cette folle quinzaine des Jeux Olympiques à Pékin.
La déception
"C'est sûr que je suis très déçu du résultat du bob à deux (Romain Heinrich termine 12e de la finale, NDLR) comme du bob à quatre (19e place de la finale, NDLR). Cela ne reflète pas du tout le niveau auquel nous sommes arrivés à Pékin. D'ailleurs le point positif à retenir, c'est que notre préparation les mois précédant la compétition a été optimale, nous n'avons pas de regret là-dessus".
"Sur le bob à quatre, ça a été un coup de poker de la fédé qui a aligné les quatre plus forts sur le papier. Le problème c'est que nous n'avions jamais concouru ensemble auparavant, c'est pour cela que quasi à chaque descente on a détruit de la vitesse en sautant dans le bob.
Après, une fois la déception surmontée, il faut bien dire que les Jeux Olympiques restent un moment très fort dans une vie, on a tous été très impliqués collectivement, donc on peut dire que c'est un succès collectif et humain."
Retour sur les conditions de vie dans le village
"Je dirais que ça a été très difficile de se rendre là-bas, avec la multitude de tests mais une fois dans le village, honnêtement, c'était plutôt simple, on était à 10 minutes de bus de la piste, et puis il y avait une bonne ambiance à mon étage notamment avec les skieurs alpins, j'ai passé beaucoup de temps avec Thibaut Favrot par exemple. Après, au bout de trois semaines, on est quand même contents de rentrer et de ne plus croiser des gens habillés en cosmonaute et qui nous prennent pour des pestiférés!"
Quid de l'après Jeux
"Aujourd'hui, je suis assis sur mon canapé, demain, je serai assis sur mon canapé, explique le champion dans un sourire plein d'espièglerie. Sans rire, j'ai besoin de repos. J'ai quand même prévu un séjour à la Plagne avec mes sponsors auxquels j'ai promis un baptême en bob. Il y aura aussi quelques jours de vacances en amoureux au soleil. En avril, je commence mon contrat d'ingénieur, responsable supplychain pour Aledia à Grenoble. Je redonne une place importante à la partie professionnelle de ma vie après l'avoir mise entre parenthèses deux années durant.
Je dois avouer que concernant la partie sportive, je ne sais pas trop quoi vous dire, j'attends de voir ce qui se met en place au niveau de la fédé, de quoi ont envie mes coéquipiers. C'est un peu tôt pour se prononcer sur mon avenir en bob. Et à la question qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter? Le champion alsacien hésite avant de lâcher mi-embarrassé, mi-ravi, j'ai ma copine en face de moi, un bébé peut-être?"