Elon Musk, emblématique patron de Tesla, accusé de promouvoir la désinformation et l’avènement du nationalisme en Europe est désormais la cible de militants Strasbourgeois bien décidés à lui barrer la route. Leur collectif, StopElon organise une manifestation pacifiste contre le milliardaire devant une concession Tesla dimanche 12 janvier à Hœnheim (Bas-Rhin).
On ne compte plus les griefs contre Elon Musk. Face à l'intervention croissante du tonitruant homme d’affaire américain dans les débats politiques européens, ces derniers jours plusieurs dirigeants internationaux haussent le ton contre lui.
Le Premier ministre britannique en tête, dénonçant "ceux qui propagent mensonges et désinformation" après plusieurs jours de messages effrénés du milliardaire sur X pour attaquer la gestion par les autorités d'une affaire de pédocriminalité en Angleterre et soutenir un activiste d'extrême droite.
Au même moment, le président français Emmanuel Macron a regretté de voir l'homme le plus riche de la planète soutenir "une internationale réactionnaire" en Europe, faisant lui référence au soutien appuyé du milliardaire au parti d'extrême droite allemand AfD.
Les citoyens appelés à agir
Des réactions au plus haut niveau qualifiées de “trop soft” par Nassim, 30 ans. Avec un ami, ce Strasbourgeois, militant pro-européen depuis de nombreuses années, s’est donné une mission : réveiller les consciences sur le pouvoir de nuisance de l'Américain.
Ensemble, ils ont lancé il y a trois semaines le collectif StopElon sur le même modèle que le mouvement Pulse of Europe né en Allemagne en 2016 au lendemain de l’élection de Donald Trump.
“On pensait qu’on ne reverrait jamais plus Donald Trump. Il est revenu et c’est encore pire qu’avant puisqu’il y a Elon Musk avec lui. Avec mon ami Benoît, on s’est dit qu’on ne pouvait pas laisser Musk faire de la diffamation contre l’Union Européenne en utilisant son réseau social X. Il a le droit de s’exprimer comme tout citoyen mais par contre il utilise ses algorithmes pour pousser un contenu anti-UE et le faire voir à des millions de personnes. C’est grave”.
Une “propagande” constituée de fakenews et de punchlines qui aurait pour but, selon Nassim, de “dissoudre l’Union Européenne” en poussant l’avènement des partis nationalistes.
“Les citoyens ont un vrai pouvoir”
Nassim, membre du collectif StopElon
StopElon somme la Commission européenne de prendre des "sanctions lourdes" vis-a-vis de X. Mais pour l’heure, faute de voir les institutions comme les politiques s'emparer du sujet activement, le jeune homme en appelle au réveil de tout un chacun.
“Comme c’est un milliardaire qui a des marques grand public et qui gagne de l’argent grâce au grand public, les citoyens ont un vrai pouvoir. Contrairement à certaines institutions les citoyens ne sont pas tenus par des enjeux économiques. C'est le choix de tout un chacun de consommer les produits d’Elon Musk qui contribuent à financer la désinformation contre l’UE”.
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— StopElon 🇪🇺🇺🇦 (@StopElonEU) January 10, 2025
L'homme d'affaire étant à la tête de plusieurs entreprises dont X et Space X, c’est surtout à Tesla que s’en prend StopElon. Sur son site internet, le collectif propose gratuitement des stickers destinés aux propriétaires des voitures de la marque. “Pour qu’ils puissent coller un message sur leur véhicule disant qu’ils ne soutiennent pas les ingérences de Musk. Ça se fait déjà aux Etats-Unis, ça se vend par milliers. Nous on fait pareil, gratuitement. On a déjà eu plus de 300 demandes à travers l’Europe”.
Nassim n’entend stigmatiser personne mais pour lui, “Tesla qui était avant une voiture chic, cool et qui plaisait aux jeunes urbains est désormais une marque qui appartient à quelqu’un qui finance de la désinformation”.
Une manifestation dimanche 12 janvier
En espérant fédérer et entrainer un mouvement réactionnaire “partout en France”, StopElon organisera dimanche 12 janvier après-midi un rassemblement pacifiste devant le Tesla Center d’Hoenheim.
“Il s'agit de parler de notre action et laisser la parole aux gens, leur permettre de dire pourquoi ils sont attachés à l’Europe. Chacun peut venir avec un drapeau européen”.
Et peu importe si le nombre de personnes présentes s’annonce faible. “Tant que la Commission Européenne n’aura pas agi contre X, on ne cessera pas d’exister”, prévient Nassim.
Un petit, tout petit petit caillou dans la chaussure d’Elon Musk. Quoique ?