Un des champions préférés des Français, le cycliste Thomas Voeckler entame une nouvelle étape dans sa vie. Il suit une formation pour devenir manager dans une école à Limoges. Comment vit-il ce changement ? Il nous en parle en toute simplicité.
L'ex-coureur cycliste alsacien Thomas Voeckler a mis fin à sa carrière en juillet 2017, à l'arrivée de la dernière étape du Tour de France sur la plus belle avenue du monde, les Champs-Elysées. Il a entamé une reconversion professionnelle à Limoges où il se forme dans une école spécialisée en management des clubs sportifs en compagnie notamment d'un autre Alsacien célèbre, Thierry Omeyer.
Depuis ce dernier Tour de France qui a marqué la fin de votre carrière de cycliste professionnelle, c'est une nouvelle vie qui commence pour vous ?
"Oui, j'étais pro pendant dix-sept ans, j'ai commencé à 22 ans et je m'arrête à 38, j'ai donc pensé vélo le matin en me levant, pensé vélo en mangeant, en dormant, bref tout le temps. Il faut tout réorganiser en effet. J'ai eu la liberté de choisir ma date de fin de carrière, c'est un luxe."
Vous venez de commencer un cursus au centre pour le droit et d'économie du sport, à Limoges. Pourquoi cette école ?
"Cette formation va durer deux ans. Ça a l'air long mais ce sont en fait douze sessions de quatre jours. Chaque année il y aura deux dossiers à rendre et une thèse finale. Le centre pour le droit et d'économie du sport CDES est affilié à l'université de Limoges. Il a été créé pour nous, les sportifs de haut niveau. Il propose ce cursus pour devenir manager général de club sportif professionnel. et je me suis rendu compte qu'en quelques jours j'ai déjà beaucoup appris. J'en sortirai avec un diplôme de niveau bac +4."
Diriger un jour une équipe, une évidence pour vous ?
"Au départ quand on m'en parlais, je pensais que je ne le ferai pas, mais je me rends compte que le coté sportif risque de me manquer à terme. Et au vu de mon espérience, je crois que j'ai quelque chose à apporter au milieu du cyclisme et à d'autres courreurs qui voudraient se lancer dans la carrière de cyclistes professionnels. Le journalisme sportif m'intéresse aussi . Dans un premier temps j'aimerais être consultant télé, sur des événements sportifs. Aujourd'hui il y a des pistes. C'est en cours de négociation. Je veux voir où je peux être bon. Je veux essayer pour ne pas avoir de regrets."
Votre reconversion a déjà commencé l'an dernier en quelque sorte ?
"Oui, j'ai été approché par la production de France télévision pour participer à la série Plus belle la Vie de France 3. C'était en mai 2016. C'était sympa, j'ai joué mon propre rôle. D'ailleurs la diffusion a eu lieu au moment du Tour, on me parlait plus de la série que de la course ! Il n'est pas exclu que cette expérience soit renouvellée..."
A Limoges, un autre Alsacien fait partie de la même promotion que vous...
"Oui, Thierry Omeyer. Je ne le connaissais pas personnellement, mais de réputation bien sûr. C'est un champion extraordinaire du monde du handball. Quand on s'est rencontrés on s'est mis à discuter immédiatement. Les Alsaciens ont des racines fortes et sont fiers de leurs attaches."
Un souhait particulier pour votre avenir ?
"Trouver un rythme qui me permette de voir un peu plus ma famille. Mon épouse et mes enfants ont fait beaucoup de sacrifices durant ma carrière de cycliste. J'aimerais que ma deuxième vie professionnelle soit aussi palpitante que la première mais, comme dit, qu'elle impose moins de sacrifices à mon épouse et à mes enfants. Je voudrais réussir à trouver un équilibre entre ma nouvelle carrière et ma famille, ce serait idéal."
La Voecklermania
C'est lors de son second Tour de France que Thomas Voeckler a gagné le coeur du public : le 8 juillet 2004, après une échappée de 184 km, à 25 ans, il a endossé le maillot jaune. Il restera 10 jours en jaune et a marqué les esprits. Sans oublier en 2009, une nouvelle victoire d'étape entre Cap d'Agde et Perpignan : une vraie Voecklermania était née.