Lundi 13 avril 2020, un œuf Fabergé de plus d’un mètre à fait son apparition dans la vitrine du chocolatier Thierry Monclin, à Vouziers dans les Ardennes. Une œuvre en chocolat réalisée par son jeune apprenti de 18 ans.
Tout a commencé quand Thierry Monclin chocolatier ardennais, a demandé à son apprenti Melvyn de lui créer une œuvre en chocolat : "Je ne voulais pas d’une simple cloche, d'un lapin ou d’une poule même si je savais que Melvyn en était capable. Je voulais une œuvre monumentale, une œuvre à la hauteur de ses capacités et je ne suis pas déçu. Je me souviens qu’il est venu me voir avec son modèle d’œuf Fabergé dont il avait trouvé une reproduction sur Internet. Il l'a choisi simplement, car il le trouvait beau et qu'il l'inspirait. Aujourd’hui, il l’a recréé en une version tout chocolat de plus d’un mètre de haut."
"Je ne suis pas surpris par la qualité de son travail"
Une "exécution parfaite" qui ne surprend pas le maître chocolatier : "Je connais Melvyn depuis qu’il a 12 ans, je savais qu’il était capable de grandes choses ! C’est une vraie pépite. Déjà tout petit, il venait me regarder travailler et je lui faisais faire des exercices, il m’a aidé à concevoir une pièce montée alors qu’il n’avait pas 13 ans et elle était parfaitement réalisée. Aujourd’hui, je ne suis pas surpris par la qualité de son travail. Pour cet œuf, il a utilisé toutes les techniques de chocolaterie. Bien sûr, il me posait parfois des questions sur des températures, mais il a travaillé seul avant tout pendant 22 jours sans pause et entre 9 et 10 heures par jour. C’est un travail d’orfèvre !""J’étais très déterminé, je savais que ce travail allait me prendre du temps, mais je suis heureux du résultat. Ce qui a été le plus chronophage, c’est la conception des empiècements dorés pour lesquelles je devais mélanger toutes les techniques de chocolaterie. Des techniques que j’ai apprises en apprentissage et que j’ai également apprises seul sans poser de question juste en observant. Une fois l’œuf terminé, j’ai été particulièrement touché par les retours que j’ai eus sur mon travail. Objectivement, je le savais beau, mais je ne m’attendais pas à autant de retours positifs", confie Melvyn.
Le jeune pâtissier chocolatier a choisi l'œuf Fabergé simplement car il le trouvait beau et n'a pas été découragé par l'ampleur de la tâche : "Ce qui compte pour moi, c'est de créer des choses. Petit, je voulais être potier, mais j'ai compris en grandissant que je n'allais pas forcément trouver de travail dans ce domaine, tel que je l'envisageais. Je me suis donc tourné vers la pâtisserie-chocolaterie, car il faut aussi faire preuve de créativité et le façonnage du chocolat se rapproche du façonnage de la terre finalement. J'aimerais à court terme suivre un apprentissage auprès de Patrick Roger, maître chocolatier réputé pour ses sculptures monumentales. Et à long terme, j'aimerais pouvoir ouvrir ma propre enseigne pour pouvoir travailler sur des pièces comme celles-ci et laisser parler ma créativité sans avoir besoin de compter les heures."
"Il y en a, en comptant les matières premières utilisées et le temps passé sur cet œuf, pour près de 20.000 €. C'est un travail remarquable qu'a effectué Melvyn, mais ça ne me surprend pas, il est excellent, en pâtisserie, en boulangerie et en chocolaterie. Il est promis à faire de grandes choses", conclut, ému, Thierry Monclin.
Pour continuer à faire parler de l'œuvre de son petit protégé, le pâtissier-chocolatier ardennais a décidé de lancer un concours. L'objectif ? Deviner le poids de l'œuf, pour gagner une petite version de celui-ci façonné par le jeune apprenti. Pour participer, il suffira de se rendre à la pâtisserie-chocolaterie de Vouziers et de déposer son pronostic dans l'urne mise en place à cet effet. Le vainqueur sera tiré au sort à la mi-mai.