Parti en balade autour de Charlevilles-Mézières, dans les Ardennes, pour photographier des chevreuils, le photographe amateur Thierry Michel ne s’attendait pas à en observer une dizaine... en fuite après avoir été repérés. Un moment rare et une situation originale partagés entre l’ardennais et les cervidés.
“Je ne m’ attendais pas à en voir autant. C’était un beau moment très sympa.” Voilà comment Thierry Michel, photographe animalier amateur, décrit ce qu’il a vécu mardi 28 janvier dans les Ardennes, à moins de cinq kilomètres de Charleville-Mézières.
La nuit approche lorsqu’il se trouve à proximité d’une forêt, dans un chemin menant aux champs. “J’y ai vu trois ou quatre chevreuils. Je me suis accroupi derrière une haie et j’ai commencé à prendre des photos. Petit à petit d’autres se sont regroupés. Il y en avait une bonne dizaine qui mangeaient de l’herbe”, raconte-t-il.
Puis, un aboiement rauque s’est fait entendre. Celui d’un chevreuil donnant l’alerte à ses camarades, avec un cri d’alerte semblable à celui du chien, d’où son nom. “Il y en avait cinq derrière moi que je n’avais pas vu et qui m’ont trahi !”, lance le passionné dans un rire.
L'arroseur arrosé
Aussitôt, “toute la troupe est partie à toute vitesse pour se cacher dans les bois”, comme les chevreuils le font habituellement en voyant un élément perturbateur.
Fort de son expérience accumulée ces vingt-cinq dernières années en photographie animalière, Thierry Michel a modifié en deux temps trois mouvements les réglages de son appareil, équipé d’un téléobjectif, pour capturer ce moment.
“Ça détale vite”, comment-t-il : “C’était la première fois que j’en voyais autant ensemble, c’est rare. Généralement c’est deux, trois ou quatre, par unité familiale.”
Seul petit bémol selon lui : la faible lumière du jour altérant quelque peu la qualité des photos. C’est pourtant au petit matin et en fin de journée qu’il y a le plus de chances d’observer des animaux sauvages, comme des renards ou des chevreuils.
Pour ces derniers, la période la plus propice est juillet et août, lors du rut. “Ce n’est pas la peine de faire des kilomètres pour en voir. Même autour de Charleville c’est possible. Il faut savoir regarder et être discret”, conseille l’ardennais.
Thierry Michel avait également ciblé ce lieu en connaissance de cause. “À force, on connaît les endroits et on arrive à anticiper leurs habitudes. Ils sont comme nous, ils ont leurs heures et leurs endroits”, explique l’agent de circulation SNCF, qui a fait de la photo son passe-temps principal. Des photographies qu’il partage sur ses réseaux sociaux, qui cumulent près de 50 000 abonnés.