Au lendemain de la prise d'otage d'une surveillante, les gardiens du centre de détention de Villenauxe-La-Grande (Aube) ont décidé d'empêcher l'accès à la prison ce 15 juin. Ces surveillants entendent protester contre le manque de moyens en milieu carcéral.
Ils comparent l'établissement à une cocotte-minute. Depuis 6 heures ce vendredi 15 juin, une soixantaine de surveillants du centre de détention de Villenauxe-la-Grande (Aube) refuse d'assurer son service et interdisent les entrées et sorties du personnel administratif et judiciaire.
Solidaires de la gardienne retenue trois heures en otage par un déténu la veille, ils se disent à bout. Un bâtiment vient d'être fermé, car quarante postes sont vacants.
"Il y a un manque de personnel et de moyens sécuritaires, et ça fait des années que ça dure, indique Amélie Zampol, l'une des surveillantes. C'est le cas à l'intérieur comme à l'extérieur. Personnellement je participe à l'extraction de détenus et à leur transfert dans d'autres établissements et dans les hôpitaux publics... et il n'y a aucune sécurité pour que l'on mène à bien nos missions."
Les surveillants du centre de détention de #Villenauxelagrande bloquent l’établissement depuis 6h suite à la prise d’otage hier #Aube JT 12H @France3CA pic.twitter.com/TpuFz6MODd
— Tiphaine Le Roux (@TiphaineLeRoux) 15 juin 2018
Plus de moyens pour apaiser les surveillants
Son collègue, Samir Deroui, acquiesce. "Il faut savoir que l'on a affecté 201 surveillants en sortie d'école à Paris-La Santé. Il n'en n'ont pas besoin, ils ne sont pas encore ouverts ! s'insurge-t-il. Nous avons fait une demande à notre administration. "Envoyez nous trente agents, même temporairement ! Au moins pour passer l'été, pour qu'on soit plus tranquilles, pour apaiser les surveillants et leurs familles"."Le mouvement social durera-t-il ? Une équipe régionale d'intervention et de sécurité arrivée pour gérer la prise d'otage devrait en tout cas rester au centre jusqu'à ce week-end.