Sécurité routière : après les deux années "les plus catastrophiques dans notre histoire récente", des assises sont annoncées dans l'Aube pour une prise de conscience

Une réponse ferme des autorités était attendue à la suite d’une fin d’année 2024 particulièrement catastrophique, avec 35 morts sur les routes de l’Aube. À l’occasion d’un contrôle coordonné, ce vendredi 24 janvier, le Préfet a annoncé des assises de la sécurité routière avec une réunion de clôture le lundi 17 mars.  

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Elles ont choisi le boulevard Pompidou à Troyes. Ce vendredi 24 janvier 2025, les forces de l’ordre investissent de façon coordonnée ce boulevard de l’entrée de la ville, très passant et arrêtent de façon aléatoire les véhicules qui y circulent. “Il y a eu 14 accidents sur cet axe en une année, ce n’est plus admissible” lance à la presse le Préfet de l’Aube, Pascal Courtade, accompagné du directeur départemental de la sécurité publique et du Commandant de groupement de la gendarmerie de l’Aube. 

Plus de contrôles coordonnés  

Globalement, sur des contrôles aléatoires en journée comme celui-ci, les autorités  trouvent avant tout “des défauts d’assurances, de permis de conduire ou de contrôles techniques. Le téléphone au volant, c’est moins fréquent. La ceinture, c’est mieux qu’avant “ commente le Major Cyril chef d’unité à la Police Nationale. “On fait avant tout de la prévention et on ne verbalise pas systématiquement. Mais un défaut de permis ou d’assurance, une alcoolémie, là on ne peut pas laisser passer.” 

Sur un deuxième point de contrôle à la sortie de la rocade à la Chapelle Saint-Luc mené cette fois par les Gendarmes, ce sont plutôt des infractions à la vitesse qui sont relevées ou pour un défaut d’entretien du véhicule. 

Un chien de la police nationale a également contrôlé les stupéfiants, il n’en a pas trouvé ici, mais ils sont un motif croissant d’accidentologie. © Tiphaine Le Roux - France Télévisions

  “Ce que l’on ne comprend pas vraiment depuis quelque temps, c’est la montée des refus d’obtempérer” note le Commandant de groupement de la gendarmerie nationale, Antoine Lagoutte. “Quand on sait qu’un défaut d’assurance contrôlé une première fois, c’est 600 euros, ça ne mérite pas de risquer sa vie ou celle d’un gendarme en cherchant à fuir.” Ce que l’on veut en tout cas par ces contrôles intensifiés, c’est marquer les esprits, ajoute M. Lagoutte. "Cela passe par davantage d'action coordonnées. "

Être visibles pour durcir le ton  

Mais les contrôles du jour, qui impliquent également la police municipale de Troyes Champagne Métropole, sont avant tout l’occasion d’annonces. Tout d’abord, en 2025, les contrôles vont encore augmenter, ce qui paraît assez logique après deux années à 34 et 35 morts sur les routes de l’Aube, “les deux années les plus catastrophiques dans notre histoire récente” résume Pascal Courtade. “ Et le compte n’est malheureusement pas terminé car nous avons eu des blessés qui peuvent malheureusement décéder “.  

Encore dans les esprits le mois de décembre où les décès se sont enchaînés, cinq en un mois contre deux en décembre 2023 de Balnot-sur-Laignes à Monpothier, de Savières à Mesnil-Saint-Père.  

Une opération de contrôle routiers à Troyes. © Tiphaine Le Roux - France Télévisions

Des Assises jusqu’au 17 mars  

Cependant, les forces de l’ordre ne sont “qu’une partie de la solution”. Il souhaite donc convoquer des Assises de la Sécurité routière, un exercice qui s’est déjà fait ailleurs, un “moment de réflexion utile entre les pouvoirs publics, les collectivités locales dont Troyes Champagne Métropole et le Département gestionnaires de voiries, mais aussi les entreprises et l’Education nationale ou les associations.

Une grande réunion conclusive sera organisée le 17 mars avec la Déléguée interministérielle à la Sécurité routière et toutes les forces vives de l’Aube.

Pour la préparer, une équipe réduite est déjà réunie toutes les semaines, mais trois groupes de travail au moins vont être constitués, l’un sur la prévention, le second sur la répression, avec notamment la question de l’exercice des contrôles radars, et le dernier sur les publics sensibles à éduquer. Des réunions en arrondissement seront tenues également par les sous-préfets fin février.  

Pas de “points noirs” mais des publics prioritaires

Pour le Commandant Lagoutte, “il n’y a pas véritablement de point noir sur le territoire mais un défaut de comportement généralisé. Cela touche tous les territoires, tous les types de véhicules et de personnes.” 

Malgré tout, quand on cherche à cerner les publics prioritaires à sensibiliser dans l’Aube, on est surpris.

La préfecture ne peut pas encore communiquer les détails chiffrés à ce stade –le bilan de la délinquance est toujours effectué début février, mais il y a déjà des faits qui se dégagent. Tout d’abord, il n’y a pas forcément un plus grand nombre d’accidents mais ils sont plus graves.  

Et, fait surprenant, “s’il y a toujours des jeunes gens sous stupéfiants qui se tuent en sortant de boîte, le premier problème chez nous ce sont les personnes âgées. C’est l’exemple de cette mamie de 76 ans décédée alors qu’elle roulait sans ceinture. Et de plus, on apprend qu’elle a déjà eu un accident au même endroit “ relate Pascal Courtade. 

Quels objectifs possibles ? 

Pour le Préfet, ces annonces cachent deux attentes. “Il faut une prise de conscience collective et sans doute une modification du plan départemental d’action de la Sécurité routière. Un texte qui régit la façon dont les contrôles doivent être ciblés et les actions de prévention.

Quant à fixer des objectifs chiffrés plus précis, Pascal Courtade est circonspect. “Sur le nombre de morts malheureusement, explique-t-il, on ne peut qu’avoir une obligation de moyens et non de résultats. Pour certains, la mise en danger relève de la folie.”

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