Troyes : opération d'envergure pour démanteler un réseau de proxénétisme, deux personnes en garde à vue

Une importante opération de police a démarré ce lundi 15 juin, rue de Preize à Troyes et chez un garagiste à Savières (Aube). Des lieux liés à un réseau de proxénétisme et de blanchiment d'argent. Sept personnes ont été entendues par la Justice, de l'argent et des armes ont été saisies. 

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Sous l'autorité d'un juge d'instruction de Troyes et du SRPJ de Reims, une soixantaine d'agents de la police nationale ont investi le 114 de la rue de Preize à Troyes,un garage situé à Savières (Aube) et d'autres endroits situé dans l'agglomération troyenne afin de démanteler un réseau de proxénétisme, lundi 15 juin en milieu d'après-midi.

Proxénétisme en bande organisée et blanchiment d'argent

Une dizaine de personnes, proxénètes présumés et hommes de main, ont été interpellées et placées  en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour proxénétisme en bande organisée et blanchiment d'argent. 

Le réseau se serait mis en place depuis plus d'un an et le 114 de la rue de Preize à Troyes, comportant une dizaine d'appartements, aurait servi de lieu de passe. Ce mercredi la soixante de policiers de la police judiciaire de Reims, de la Sûreté Départementale de Troyes et du G.I.R ont donc investi differents lieux et menées des perquisitions.
 

De l'argent et des armes saisies

Ces perquisitions ont permis la saisie d'armes et de l'argent. Les gardes à vue des personnes interpellées sont toujours en cours ce mardi 16 juin. Quant à l'origine de ce réseau de prostitution, il semble bien qu'il soit local et n'aurait pas de ramification avec un réseau africain comme cela a pu être le cas par le passé à Reims ou encore à Troyes.

Cette opération, lancée lundi 15 juin, est le fruit d'une longue enquête menée par la police judiciaire de Reims sous l'égide d'un juge d'instruction troyen. Hier, la police et la justice n'ont pas communiqué sur cette affaire. La procureure de la République ne devrait pas s'exprimer avant jeudi 18 juin.
 

"On savait. Enfin, c'était des on-dit"

"Nous, on savait. Enfin, c'était des on-dit mais ça se disait, témoigne un riverain. Depuis il y a bien six mois, peut-être un peu plus. J'en avais entendu parlé comme ça mais, après, ce que disent les gens, on ne peut pas être sûr. J'ai entendu un gars se vanter une fois qu'il allait voir "ses petites femmes"."

Depuis septembre 2019,  le parquet diligentait une enquête, confiée au SRPJ de Reims, au commissariat de police de Troyes et au GIR de Reims, sur de probables faits de proxénétisme se déroulant dans plusieurs logements d’un immeuble situé rue de Preize à Troyes.

La procureure de Troyes, Sophie Macquart-Moulin,

Selon le Parquet, plusieurs prostituées, d’origine sud-américaine ou portugaise, recevaient de nombreux clients dans ces logements, à la suite d’annonces parues sur un site internet, sous la supervision d’un couple, d’origine portugaise, propriétaire de l’immeuble. Une information judiciaire a été ouverte le 15 novembre 2019  pour proxénétisme en bande organisée, à l’égard de plusieurs personnes et grâce à l'utilisation d'un réseau de  communication électronique public, et pour blanchiment des gains tirés de ce proxénétisme.

Les surveillances physiques des enquêteurs confirmaient de nombreux allers et venues de prostituées et clients. Neuf personnes ont été placées en garde à vue le lundi 15 juin 2020, parmi lesquelles le propriétaire de l’immeuble utilisé.

Sept personnes devant la Justice

Jeudi 18 juin, sept personnes (six hommes et une femme, ayant entre 35 ans et 62 ans, résidant dans l’agglomération de Troyes ou ses alentours proches) ont été présentés devant le juge d’instruction après avoir globalement reconnu avoir apporté une aide à la prostitution exercée dans cet immeuble, en opérant la surveillance et le transport des prostituées. Après avoir été mis en examen, cinq ont été placées sous contrôle judiciaire. Deux mandats de dépôt ont été prononcés par le juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet.  L’un de ces mandats concerne la compagne de l’auteur principal présumé des faits incriminés. L’autre porte sur le compagnon d’une femme  qui se voit reprocher d’avoir réceptionné les appels téléphoniques des clients.

Deux gardes à vue se poursuivent actuellement dont celle du propriétaire de l’immeuble. Le magistrat instructeur envisage de déférer ces deux autres personnes ce vendredi 19 juin. Des saisies pénales ont été réalisées, pour environ 25.000 euros en liquide. Les services d’enquête, et en particulier le GIR de Reims, doivent désormais évaluer, au vu des déclarations recueillies au cours des gardes à vue, le profit généré par ce proxénétisme afin d’envisager, de manière proportionnée au profit tiré de cette activité, d’autres saisies patrimoniales, sur les comptes bancaires ou immeuble des mis en cause, précise la procureure. 

 

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