Débat sur la présence des drapeaux français et européen en classe : "On pourrait même ajouter le drapeau de l'Alsace !"

Dans la nuit du lundi 11 février 2019, un débat a débuté à l'Assemblée nationale suite au dépôt d'un sous-amendement sur la présence des drapeaux français et européen en classe. Jugeant que le débat avait été expédié trop vite, le député Bruno Studer (LREM) souhaite qu'il se tienne à nouveau.

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"Certes, on s'exprime, mais après le vote. Admettez que c'est un peu frustrant." Comme plusieurs de ses collègues, la députée George Pau-Langevin (Paris, PS) n'a pas caché son agacement à l'Assemblée nationale, ce lundi 11 février 2019. On y débattait à minuit passé d'un amendement proposé par Eric Ciotti (Alpes-Maritimes, LR) et complété par d'autres député(e)s, censé obliger toutes les classes, de la maternelle au lycée, à se doter des drapeaux français et européen, mais aussi d'afficher les paroles de la Marseillaise et les armoiries de la République
 

Du rififi au Parlement

Ce débat avait lieu dans le cadre du vote des amendements concernant le projet de loi "pour une école de confiance", défendu par le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer. Il concernait la commission des affaires culturelles et de l'éducation, présidée par le député et ex-enseignant Bruno Studer (Bas-Rhin, LREM). Constatant que le débat "n'avait pas été mené à son terme", Bruno Studer a souhaité le "clarifier" en proposant qu'il fasse l'objet d'une nouvelle délibération en fin de semaine, "pour un débat plus apaisé"

Nous avons contacté trois parlementaires alsaciens pour avoir leur avis sur la question.
 
  • Bruno Studer (député du Bas-Rhin, LREM)

"Le drapeau français a sa place dans tous les espaces de la République: je ne suis pas opposé à ce qu'il se trouve dans les classes. C'est le drapeau des droits de l'Homme, dont il faut être fier: il représente quelque chose de beau. Mon expérience de professeur me fait dire que ça pourra permettre aux enfants de se l'approprier." 

"Le drapeau de l'Union européenne y a aussi sa place: on ne devrait pas parler de langues étrangères pour l'allemand ou l'anglais, mais de langues de nos concitoyens européens. Ce sont tous nos concitoyens depuis le traité de Maastricht, et afficher ce drapeau européen est un message politique."

 
  • Jacques Bigot (sénateur du Bas-Rhin, PS)

"On est dans de la pure communication politique... Je n'ai rien contre le fait qu'on place ces drapeaux dans les classes, mais on est dans dans le débat des gilets jaunes, du RIC [référendum d'initiative citoyenne, ndlr]: il faudrait qu'on explique les rouages des institutions, de la démocratie dès le plus jeune âge. Il y a les conseils municipaux des jeunes, les élections en classe: c'est ça qu'il faut. C'est de l'instruction civique qu'il faut, la loi ne règlera pas ça."

 
  • Éric Straumann (député du Haut-Rhin, LR)

"J'y suis tout à fait favorable! Je viens de revenir des États-Unis: là-bas, il y en a partout. Ce serait normal qu'il soit dans les classes. J'étais au Texas, et il y avait même le drapeau texan à côté du drapeau américain. Ici, on pourrait même avoir le drapeau de l'Alsace. Enfin, quand la future collectivité européenne d'Alsace se sera dotée d'un drapeau: il reste à inventer."


Et combien coûterait tout ça? "On peut faire des affiches présentant les deux drapeaux à un coût tout à fait assumable", a précisé Jean-Michel Blanquer devant l'Assemblée nationale.

 
"Beaucoup de sensibilités veulent s'exprimer"
Habituellement, le vote suit une déclaration défavorable à l'amendement et une autre déclaration, elle, favorable. Le souci relevé par Bruno Studer concerne les déclarations de Nadia Essayan (Cher, MoDem) et Aurore Bergé (Yvelines, LREM), toutes deux favorables: la vice-présidente Annie Genevard (Doubs, LR), qui dirigeait la séance (à revoir en ligne), a cru que Nadia Essayan y était défavorable.

Chaque groupe parlementaire aurait aimé prendre la parole sur le sujet. La nouvelle délibération demandée par Bruno Studer permettra de recueillir l'avis de toutes les sensibilités politiques. "Quand il s'agit des symboles républicains, beaucoup de sensibilités veulent s'exprimer", confirme le député qui poursuit: "Ils ont tous l'amour du drapeau, c'est quelque chose qui nous rassemble."
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