Comédienne amateur, Marie Rupp a décidé de donner un coup de jeune au théâtre alsacien. Alors qu'elle-même joue à Schleithal (Bas-Rhin) avec la troupe des adultes, elle a créé, il y a quelques mois, sa propre clique composée d'enfants et d'ados. Tous jouent en alsacien.
Chez les Rupp, l'alsacien fait partie du quotidien. Assis autour d'un jeu de société, parents et enfants se chamaillent... "hop spiel !", peut-on entendre "allez joue ! " en français. Dans la famille, on ne parle français qu'avec ceux qui ne maîtrisent pas le dialecte. "On parle depuis tous petits avec toute la famille. Les anciens ne comprennent que l'alsacien, c'est donc à nous de le parler pour que tous puissent comprendre" estime Marie, la fille âgée de 19 ans.
Pour son frère William, c'est la même chose. Il baigne dans le dialecte depuis sa naissance et aujourd'hui, du haut de ses 11 ans, il a intégré avec grand plaisir la troupe fondée par sa sœur. "J'aime être sur scène. Je voulais faire du théâtre depuis longtemps." Alors qu'il avait un petit rôle dans la comédie jouée par les grands en 2023, il interprète cette année le rôle d'un instructeur de stage étrange. Un sketch relativement court spécialement écrit pour les plus jeunes. Un texte adapté aux différents niveaux des petits comédiens. Si certains parlent bien l'alsacien, d'autres sont encore un peu perdus, mais tous sont ravis de monter sur scène.
Avant l'une des dernières répétitions, Marie Rupp, donne ses derniers conseils : "n'oubliez pas de sourire, vous êtes là pour vous faire plaisir. Et n'oubliez pas de parler lentement." Après quelques mois d'apprentissage de texte, et de découverte de la mise en scène. Tous sont prêts. "Je suis ravie que nous soyons tous là aujourd'hui et contente d'être arrivée aussi loin avec ma troupe".
L'avenir du théâtre alsacien ?
Des jeunes qui amènent un peu de vivacité sur scène et qui rejoindront, qui sait, les adultes dans quelques années. Tous l'espèrent. Une chose est certaine : chacun sait que l'avenir du théâtre alsacien passera par la nouvelle génération. "Je pense que de nombreuses troupes ont conscience que sans la jeune relève, ce serait la fin" estime Brigitte Moog, présidente du Groupement de théâtre du Rhin.
Des jeunes sur scène qui ramèneront peut-être également des jeunes dans la salle. Les deux troupes vous attendent jusqu'à fin janvier.