Lieu de prière mais aussi de tourisme, le Mont-Saint-Odile attire sur les hauteurs d'Obernai (Bas-Rhin) plus de 500 000 personnes chaque année. Une clientèle multiple qu'il faut pouvoir satisfaire : l'hôtellerie et la restauration sont en pleine restructuration pour offrir de meilleures prestations aux visiteurs.
En ce frisquet matin de décembre, alors que le Mont-Saint-Odile est plongé dans la brume, Mauro Perez préfère ne pas quitter la chaleur de la salle de restauration pour répondre à nos questions. Le nouveau directeur du site est italien et peu coutumier du climat alsacien, lui qui découvre la région de son nouveau challenge : améliorer l'accueil des visiteurs, grâce à une restauration et un hébergement de meilleure qualité, tout en conservant des tarifs et une ambiance accessibles à un public varié, de pèlerins, de marcheurs et de touristes.
"Nous avons des familles, des pèlerins, et nous devons faire attention à leur budget, nous proposons surtout des plats alsaciens classiques, explique le nouveau directeur. Mais nous avons ajouté quelques suggestions pour ceux qui ont envie de se faire plaisir, comme du foie gras, du magret de canard... Une carte plus gastronomique nous changeons chaque semaine, pour les habitués." assure-t-il.
Le self, lui, reste en place, pour compléter la gamme. De quoi contenter tous les publics, selon la stratégie imaginée par cet expérimenté professionnel de l'hôtellerie, recruté pour redonner du lustre au lieu. Un chef a été nommé pour la partie cuisine, et la nouvelle équipe entend également s'attaquer à l'hôtel, en passant de deux à trois étoiles pour les quelque 80 chambres disponibles, avec vue sur la plaine d'Alsace.
Un virage, après cinq années de gestion confiée à l'Alsacienne de restauration. Le diocèse reprend en main l'ensemble de la gestion du site, mais en voulant séparer la charge pastorale de l'organisation de l'accueil, afin que le recteur, désormais seul prêtre présent en permanence auprès des pèlerins, puisse se concentrer sur ses tâches spirituelles. "Nous sommes d'abord un sanctuaire, il faut que le prêtre puisse être à plein temps au service des pèlerins, des adorateurs, de la prière, de l'accueil spirituel, des confessions, et de tout ce qu'il y a à vivre ici", insiste Régis Laulé, qui lui aussi vient de prendre ses quartiers à 753 mètres d'altitude comme recteur du sanctuaire.
C'est donc un nouveau binôme qui a pris en main la destinée de ce lieu emblématique d'Alsace, pour lequel travaille une cinquantaine de salariés. À écouter les visiteurs du jour, attablés à l'heure du repas, les débuts de ce fonctionnement à deux têtes semblent prometteurs. "C'est meilleur, tout le monde est d'accord avec moi", sourit cette visiteuse, tandis qu'à une autre table, celui-ci souligne "qu'un recteur ne peut pas être directeur en même temps, s'occuper de deux choses en même temps, ça ne peut pas marcher !" Formule peut-être enfin gagnante dans ce lieu qui, côté prière, comme à table, vit 365 jours par an, sans interruption.