Tandis que les investigations continuent pour tenter de déterminer les causes exactes de la collision survenue entre deux tramways à la gare de Strasbourg le 11 janvier, des conducteurs de la CTS s’inquiètent d’une reprise trop rapide du service. Le syndicat Unsa a déposé un droit d’alerte pour danger grave et imminent.
Une quatrième enquête vient d’être ouverte après la collision survenue entre deux tramways sous la gare de Strasbourg (lire notre article). Cette enquête, interne à la compagnie des transports strasbourgeois (CTS), fait suite au dépôt d’un droit d’alerte le 24 janvier pour danger grave et imminent par le syndicat Unsa.
"Nous avons déclenché ce droit d’alerte parce que les conducteurs sont inquiets d’une possible reprise de l’exploitation sans connaître les causes exactes de l’accident", explique Stéphane Daveluy, délégué syndical Unsa et secrétaire du comité social et économique de l'entreprise. Motif de cette inquiétude : l’évocation par leur direction d’un éventuel retour à la normale dès le retour des vacances scolaires, donc à partir du 24 février.
"On ne croit pas du tout que nous aurons le résultat des conclusions des enquêteurs sur l’explication de la collision dans des délais aussi courts, explique Stéphane Daveluy. Et hors de question de reprendre sans être sûr que ce type d’évènement ne pourra pas se reproduire."
Ce retour à la normale du service – y compris dans le tunnel entre les Halles et la gare – sera soumise à autorisation du préfet, ce que confirme la CTS : "la reprise du trafic sera consécutive à une autorisation de la préfecture" nous a-t-elle indiqué.
Préconisations des conducteurs
Et les agents de la CTS ont des préconisations en vue de ce retour à la normale. "Nous demandons notamment que soit interdit l’empilement des rames dans le tunnel. On ne veut plus qu’elles soient arrêtées dans la pente. Nous estimons également nécessaire d’interdire les manifestations sur les rails et les plateformes des trams", détaille Stéphane Daveluy. Le 11 janvier, la rame à l’origine de l’accident avait en effet été contrainte de stationner dans la partie en pente du tunnel, en raison d’un rassemblement en centre-ville qui perturbait la circulation.
Les représentants du personnel suggèrent aussi de se rapprocher des constructeurs des rames pour qu’ils procèdent à une vérification de leur équipement.
La reprise d’un trafic normal n’est donc pas pour tout de suite. En attendant, les usagers doivent donc encore se rabattre sur les bus de remplacement mis en place pour pallier la non-desserte de la station gare. Des bus saturés aux heures de pointe (lire notre article).
Consciente des désagréments rencontrés, la CTS annonce la mise en place d’un véhicule supplémentaire à compter du lundi 3 février pour assurer la liaison Gare centrale-Rotonde en journée, afin de ramener la fréquence de passage à 5 minutes entre 7 et 19 heures. Elle annonce également une amélioration de la fréquence des lignes des trams A et D entre Parc des sports et Poteries à partir du mercredi 5 février, avec un passage toutes les 8 minutes en journée.