Attentat du marché de Noël de Strasbourg : six ans après les familles témoignent, "aujourd'hui je ne souhaite pas être une victime"

Alors que s'est achevé en avril le procès des attentats du marché de Noël de Strasbourg, une cérémonie d'hommage aux victimes a eu lieu sur la place de la République de la Ville, ce mercredi 11 décembre 2024 au matin. L'émotion est toujours intacte, six ans après.

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L'année 2024 marque six ans de deuil pour les familles des victimes de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg. Ce mercredi 11 novembre, à 11h, et comme chaque année, une courte cérémonie d'hommage s'est tenue dans le jardin de la place de la République de la Ville, devant le palais du Rhin.

C'est sur cette place qu'une stèle en verre abritant une reproduction de la ville de Strasbourg et de sa cathédrale avait été installée en hommage aux cinq victimes et onze blessés de l'attentat. Conçue par les victimes elles-mêmes et leurs familles, elle avait été vandalisée dans la nuit du 4 au 5 novembre.

La paroi en verre a depuis été remplacée pour ce jour de commémoration. Associations de victimes et familles se sont relayées pour déposer des roses blanches à son socle, accompagné par des chants de la chorale de l'institution La Providence.

Le préfet Jacques Witkowski, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian, la déléguée interministérielle à l’aide aux victimes Alexandra Louis et la présidente de l’office national des combattants et des victimes de guerre Marie-Chrstine Verdier-Jouclas, étaient également présentes pour cet hommage.

Porter un message d'espérance

Après une minute de silence, la mère d'une victime, Dorota Orent, a exprimé son désir de réparation. "Aujourd'hui, je ne souhaite pas être victime, je souhaite être celle qui porte un message d'espérance, de tolérance et d'indulgence", a-t-elle déclaré, s'interrompant plusieurs fois pour reprendre ses mots et s'excusant de l'émotion encore vive lui serrant la gorge.

"Nous sommes tous ici vivants et réunis pour célébrer la vie, pour ne pas nous enfermer dans la douleur. Aussi je vous propose qu'à partir d'aujourd'hui nous considérons cette journée avant tout comme une journée d'amour et d'amitié."

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Cette année est aussi celle du procès des accusés de l'attentat, il s'est tenu à Paris en avril. Le principal accusé, Audrey Mondjehi, a écopé de trente ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste. Il a interjeté appel de sa condamnation le lendemain.

Un musée du terrorisme à Strasbourg ?

Une autre actualité préoccupe certains participants à la cérémonie d'hommage, tel Mostafa Salhane, chauffeur de taxi pris en otage le jour de l'attentat et qui a témoigné lors du procès. Il est l'un des défenseurs du projet de création d'un grand musée national du terrorisme, qui rendrait également hommage à la mémoire de toutes les victimes françaises.

Celui-ci devait être inauguré en 2027 à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, mais le gouvernement a décidé d'abandonner ce projet pour des raisons budgétaires. Mostafa Salhane voudrait le relancer à Strasbourg.

La maire de la Ville, Jeanne Barseghian, a indiqué avoir peu d'informations sur ce renoncement mais que le sujet fera partie des échanges prévus aujourd’hui avec la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes. “Je pense en tout cas qu’il faut que ce dialogue se poursuive pour avoir un lieu qui participe à ce travail de mémoire et à la lutte contre le terrorisme”, a-t-elle appuyé.

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