"C'est une situation qui ne devrait pas exister", des familles hébergées dans une école pour ne pas dormir dans la rue

À Strasbourg, l'école Saint-Jean continue de se mobiliser pour éviter que plusieurs de ses élèves ne dorment à la rue. Deux familles sont hébergées dans l'établissement depuis lundi 13 janvier.

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Cela fait déjà plusieurs mois que le collectif de parents et d'enseignants de l'école Saint-Jean à Strasbourg, dans le Bas-Rhin, tire la sonnette d'alarme... Ils réclament que des familles scolarisées dans l'établissement et qui vivent à la rue puissent avoir un hébergement décent.

Sans solutions de la part des autorités et face à la vague de froid avec des températures qui avoisinent les -5 degrés, le collectif a décidé de réquisitionner l'école pour héberger deux familles depuis le lundi 13 janvier.

Une importante solidarité dans le quartier

Après avoir passé la nuit dans des salles de classe, bien au chaud, sur des matelas avec leurs familles, cinq élèves ont pris leur petit-déjeuner au petit matin, avant l'arrivée de leurs camarades. Un certain confort qu'ils n'avaient pas eu depuis plusieurs jours.

Nous avons dormi 12 nuits, dans notre camionnette et ça a été très difficile, mon fils le plus jeune ne se sentait pas bien, il pleurait toute la nuit.

Nino Damenia

Nino Damenia, maman de quatre enfants de moins de dix ans, est reconnaissante. Elle déclare : "Nous avons dormi 12 nuits, dans notre camionnette et ça a été très difficile, mon fils le plus jeune ne se sentait pas bien, il pleurait toute la nuit. J'ai demandé de l'aide à l'école, et je n'ai pas assez de mots pour les remercier."

Pour cela, le collectif s'est mobilisé, des matelas ont été ramenés ainsi que des repas, des voisins de l'établissement proposent aussi de pouvoir prendre des douches.

Tous se sentent concernés par la situation des deux familles, comme cette maman d'élève qui est émue, interrogée par France 3 Alsace : " C'est une action merveilleuse. Aucun enfant ne devrait dormir dehors, c'est pas juste. J'ai aussi des enfants en bas âge et je trouve que c'est super difficile comme situation." Elle déplore : "C’est une situation qui ne devrait pas exister..."

C'est toute une organisation qui a été mise en place dans l'école. Cécile, institutrice de l'école, explique : "On a mis en place un roulement, il y a aura chaque nuit un professeur et un parent d'élève. Ça devrait pouvoir tourner dans le temps, il y a des inscrits sur deux semaines déjà."

Vers l'ouverture d'un gymnase ?

La veille de cette première nuit d'occupation, lundi 13 janvier, le collectif s'est rassemblé. Une centaine de personnes se sont mobilisées pour apporter du soutien aux familles. Il y a quelques semaines, une cagnotte a également été mise en place pour financer des lieux d'hébergement temporaire. Elle a permis de récolter 7000 euros.

L'alternative la plus rapide pour héberger les deux familles serait la mise à disposition d'un gymnase, demandé activement par l'Eurométropole. L'autorisation d'ouverture dépend cependant de la préfecture. Contactée par France 3 Alsace, la préfecture n'a pas encore répondu sur ce point. 

Floriane Varieras, Adjointe aux solidarités à la ville de Strasbourg explique : "C'est la préfecture qui réquisitionne les gymnases. C'est sa compétence l'hébergement d'urgence. Nos équipes peuvent mobiliser un gymnase en 4 h". 

La municipalité a également demandé le déclenchement du plan grand froid à son niveau 2, ce qui permet l'ajout de mesures et de places d'hébergement supplémentaires. Le déclenchement de ce dispositif dépend aussi de la préfecture, qui avise en fonction des relevés quotidiens plubliés par Météo France.  

L'échellon 2 est souvent activé dans des critères précis, quand les températures sont négatives la journée et comprises entre -5 et -10 degrès la journée. 

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