Les buralistes se sont mobilisés ce lundi 3 février 2025 contre la vente de cigarettes et de tabac de contrebande et la concurrence déloyale. Chaque année dans le Bas-Rhin, huit tabacs ferment leurs portes.
Les buralistes sont en colère et ils l'ont fait savoir. Un peu partout dans l'Heaxagone, ils se sont mobilisés ce lundi 3 février 2025 pour dénoncer le fléau du marché illégal de tabac et la concurrence déloyale avec le pays voisin, l'Allemagne.
La France est le pays d’Europe où les cigarettes sont les plus chères. À Strasbourg, le rendez-vous était donné sur le pont de l'Europe. Un endroit symbolique pour les buralistes strasbourgeois puisqu'il relie la capitale alsacienne à Kehl.
Le marché illégal en hausse
Pour payer moins cher leurs cigarettes, les frontaliers s'approvisionnent outre-Rhin. Il leur suffit d'emprunter le tram : 12 minutes de trajet. À titre d’exemple, le paquet de référence (Marlboro) est à 8,20 euros en Allemagne contre 13 euros en France. "Le marché parallèle illégal de vente de tabac ne cesse d’augmenter en France. Pour nous, buralistes frontaliers, le fléau c'est cette différence tarifaire de plus de 5 euros", explique Thierry Moreno, président de la confédération des buralistes du Bas-Rhin.
"Chaque hausse des prix est un coup de poignard supplémentaire", a confié ce dernier. "Si nous étions une entreprise type PME, tout le monde prêterait attention à nous, mais nous sommes des indépendants : tout le monde s’en fout", a-t-il déclaré.
En 20 ans, dans le Bas-Rhin, le nombre de ces commerces a considérablement baissé : il est passé de 520 à 245 aujourd'hui. L'activité a, elle, baissé de 15% en 2024.
Uniformiser le prix sur le reste de l'Europe
Alors, en se mobilisant, les buralistes attendent un gel des prix du tabac, "pendant 3, 5 ans, la durée de notre fond de transformation, de façon qu’on ait réellement le temps de se projeter dans l’avenir", souligne Thierry Moreno en précisant que "ce gel pourrait aussi permettre à ce que nos voisins limitrophes se rapprochent de nos prix".
"Le message aujourd’hui c’est d’alerter les pouvoirs publics sur les tarifs et les taxes exorbitantes sur les produits du tabac. Nos clients continuent de fumer mais leurs paquets sont achetés à l’étranger quand ce ne sont pas des trafics", témoigne Richard, buraliste à Saverne.
L’idéal pour les buralistes : des tarifs du tabac alignés sur l’Europe. Richard conclut : “On espère que les taxes en France soient au moins stabilisées, voire baissent, ou que ce soit uniformisé sur les pays frontaliers". Chaque année dans le Bas-Rhin, huit tabacs ferment leurs portes.