Il était 22 heures mercredi quand cinq étudiants et un lycéen ont appris qu'un groupe d'individus collait des affiches du Bastion social sur le campus de Strasbourg. Ils ont voulu les décoller et ont été agressés, selon eux, par une douzaine de membres du mouvement d'extrême droite.
Réunis au Palais U, ce jeudi matin, les six jeunes agressés racontent : "ils ont couru sur nous, y'a pas eu de dialogue, ils nous ont frappés au visage". Tout commence à 22 heures, mercredi, quand cinq étudiants et un lycéen apprennent le collage d'affiches du Bastion social (ou Arcadia) sur les panneaux du campus universitaire de Strasbourg. Affiches qui portaient ce message : "Préférence nationale : logement, santé, éducation, emploi, économie, justice".
Ils se rendent alors sur place pour les décoller et c'est à ce moment là qu'une "douzaine de mecs nous sont tombés dessus" selon le témoignage du lycéen présent. Coups de pieds, coups de poing, la rixe a durée une vingtaine de minutes au bout desquelles les étudiants ont pu s'échapper. "C'est comme à Montpellier, Lille et Paris, ils veulent casser notre mobilisation".
Communiqué de presse des étudiant-es suite aux violences fascistes sur le campus de #Strasbourg pic.twitter.com/mTxqqlWElb
— BlocusStras (@BlocusStrass) 29 mars 2018
"Ils avaient l'écharpe sur le visage mais on a pu en reconnaître deux, ils sont du Bastion", pour eux il n'y a aucun doute il s'agissait des membres du Bastion social qui ont ouvert, en décembre, le bar de l'Arcadia. Affirmation confirmée ce jeudi après-midi par nos confrères des DNA pour qui "deux responsables du Bastion social auraient été reconnus parmi les agresseurs". Une enquête de police a été ouverte.
Présent, lors de la conférence de jeudi matin, Eric Schultz, adjoint au maire de Strasbourg en charge de la population a affirmé le soutien de la municipalité aux six victimes. "Cela ne nous fait pas rire, nous allons faire le point dès cet après-midi", a t-il dit aux étudiants. Inquiet face à l'ampleur que prend le mouvement d'extrême droite, il précise aussi que la Ville rediscutera avec le préfet pour fermer le local de Bastion social.
J’apprends ce matin que des violences ont à nouveau été commises par le Bastion Social. L’Arcadia est bien la base arrière que je dénonçais en janvier M le @Prefet67 Maintenant il faut agir ! #fermonslarcadia
— Eric SCHULTZ (@eschultz_) 29 mars 2018
En janvier, mois de deux mois après l'ouverture de l'Arcadia, le conseil municipal de Strasbourg adoptait une motion demandant sa dissolution et la fermeture de son local, dans le quartier de l'Esplanade. Le président de l'université de Strasbourg, Michel Deneken a exprimé sur Twitter sa "solidarité aux étudiants et lycéens qui ont subi des violences inadmissibles sur le campus."
J’exprime toute ma solidarité aux étudiants et lycéens qui ont subi des violences inadmissibles sur le campus @unistra. Le débat d’idées exige le respect des personnes. https://t.co/YjerOPmFmS
— Michel Deneken (@DenekenMichel) 29 mars 2018
Je condamne fermement les heurts qui ont eu lieu hier soir dans le quartier de l’#esplanade à @strasbourg
— Thierry Michels (@ThierryMichels) 29 mars 2018
4 personnes frappées au visage car elles n’étaient pas d’accord avec le #BastionSocial
J’alerterai @gerardcollomb à ce sujet mardi prochain à @AssembleeNat