A Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), la mairie expérimente des bornes de stationnement à la place des zones bleues, avec pour objectif de favoriser la rotation des voitures à proximité des commerces.
"Le véhicule se stationne, la borne le détecte, et le compte à rebours de 30 minutes démarre." Voilà qui résume l'expérimentation menée actuellement à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). Les automobilistes ont vu sortir de terre ces bornes de stationnement en ce mois de janvier 2025.
Elles remplacent les disques que l'on appose derrière son pare-brise. "Moi je l'ai tout le temps, mais ça peut arriver qu'à la longue, on le perd ou il se déchire", raconte une automobiliste. L'argument pratique est le premier mis en avant par la mairie. "Le disque bleu est présent historiquement dans certaines zones de la ville, mais on s'est rendu compte que les gens ne le mettent pas, ou ne respectent pas le temps imparti", affirme le maire (LR) d'Illkirch Thibaud Philipps.
L'édile cherche aussi à responsabiliser les automobilistes, qui se retrouvent pointés du doigt en cas d'infraction. "Le phare est vert pendant la durée autorisée. Dès que ça dépasse, le compteur passe au rouge, et tout le monde le voit", explique Thibaud Phillips. Y compris les agents de la police municipale, dont le travail de verbalisation est simplifié. "Les policiers pourront être tolérants si le dépassement est d'une ou deux minutes", assure-t-il. Car, une fois à zéro, le compteur repart dans l'autre sens pour mesurer la durée de l'infraction.
Les commerçants du secteur voient d'un bon œil l'arrivée de cette technologie, qui permettrait une meilleure rotation des véhicules. "C'est parfait pour des commerces comme la boulangerie ou le bureau de tabac, ça évite que des voitures ventouses restent garées toute la matinée," résume une commerçante du quartier.
À Illkirch, aucune des 4200 places de parking n'est payante. Le stationnement est libre sauf sur 280 places en zone bleue, limité à quelques heures. Elles sont essentiellement concentrées sur un axe structurant de la ville, la route de Lyon, bordé de nombreux commerces. "Je suis anti stationnement payant, car ce n'est pas la solution d'en mettre par tout dans les villes", insiste Thibaud Phillips, taclant au passage sa voisine strasbourgeoise.
Pour autant, une borne coûte à la ville 5 000 euros. Les travaux de voirie nécessaires à leur installation peuvent faire monter la facture à 10 000 euros par borne.