La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin ont manifesté ce mercredi 22 janvier devant le Parlement européen à Strasbourg. Ils protestent la signature début décembre 2024 de l'accord commercial avec le Mercosur.
Une quarantaine de tracteurs s'est réunie devant le Parlement européen ce mercredi 22 janvier, à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin. Les agriculteurs se mobilisaient une nouvelle fois pour contester l'accord commercial de libre-échange signé par l'Union européenne et le Mercosur, le 6 décembre 2024, et qui doit encore être ratifié par le Conseil de l'Union européenne.
Ils craignent notamment une concurrence déloyale face à des produits importés qui ne sont pas soumis aux normes européennes. Fabien Metz, vice-président de la FDSEA du canton de Brumath, explique : "Il faut que les échanges économiques puissent se mettre en place entre les pays mais il faut qu'ils se fassent dans des règles d'harmonisation et de juste concurrence. [...] Par exemple, pour la production de céréales, les produits importés ne respectent pas les mêmes normes. 170 molécules sont autorisées au Brésil. Sur ces 170, il y en a près de 90 qui sont interdites en France."
Pour la production laitière, la situation est également délicate. Didier Braun est éleveur laitier à Hoffen (Bas-Rhin). Il s'inquiète surtout que la filière perde en attractivité auprès des jeunes. "On a des jeunes qui ont envie de pratiquer ce métier, de se lancer, d'avoir des perspectives. Mais en plus de toutes les contraintes qu'on peut déjà connaître en interne, cette menace de déstabilisation du marché par des produits à faible valeur, forcément ça inquiète. Ça peut retarder, voire même annuler certains projets d'installation."
L'espoir que le Conseil de l'Union européenne s'oppose au traité
Si les agriculteurs continuent de manifester, c'est qu'ils ont bon espoir que la France puisse encore convaincre d'autres pays à s'opposer à la ratification du traité au Conseil de l'Union européenne. Pour faire annuler l'accord commercial, la France devrait être rejointe par au moins trois autres pays membres, représentant à eux tous plus de 35% de la population de l'Union européenne.
"Il y a quand même un élan. On sent que d'autres pays se sont rattachés à la France donc je suis confiant sur l'évolution du dossier," conclut Fabien Metz. À ce jour, la Pologne, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et l'Autriche ont tous manifesté leur intention de s'opposer à la signature du traité.