Un discours et des défis pour Emmanuel Macron devant la Cour européenne des droits de l'homme

Emmanuel Macron est à Strasbourg ce mardi, au Conseil de l'Europe, mais aussi devant la Cour européenne des droits de l'homme où il s'est exprimé plus d'une heure durant. Une première pour un président français.

Emmanuel Macron, après son intervention au Conseil de l'Europe, s'est exprimé devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Une façon pour le président de réaffirmer son engagement pro-européen, mais aussi d'exposer sa loi antiterroriste, qui entre en vigueur jeudi à minuit, ainsi que ses projets en faveur des peines alternatives à la détention. C'est la première fois qu'un président français en exercice fait un discours devant la CEDH.

Devant la Cour européenne des droits de l'homme, le Président de la République française a posé trois défis que le pays aura à relever.

Sortir de l'état d'urgence qui n'est pas un état d'exception
Le 1er novembre, l'état d'urgence prendra fin et entrera en vigueur une loi de lutte contre le terrorisme. "Le débat démocratique a eu lieu, la société civile s'est exprimée et le texte a été voté à une très large majorité. Un principe y a d'ailleurs été ajouté : l'évaluation du dispositif au bout de deux ans. C'est un texte de loi efficace, respectueux et protecteur".

Le défi des flux migratoires
"Il faut rendre plus juste et plus efficace notre système de droit. Je souhaite que la France accueille mieux et que la dignité soit préservée. Ce n'est pas encore le cas. (...) Je traquerai chacun de ces irrespects". Dans le même temps, pour Emmanuel Macron, la France ne contrôle pas suffisemment. "Ceux qui n'ont pas de titre doivent être reconduits. Pour que les Droits de l'Homme vivent, il faut de la rigueur." L'objectif est donc de transformer nos pratiques et de démanteler les groupes mafieux.

Un défi endémique : les prisons
Les prisons françaises souffrent d'une surpopulation chronique, le taux d'occupation est de 139% en moyenne et le nombre de matelas au sol est de 1300. Emmanuel Macron annonce l'ouverture de places supplémentaires mais aussi une réflexion philosophique sur la place de la peine avec le développement d'une agence de gestion des travaux d'intérêt général.

Auparavant, vers midi, le président Emmanuel Macron a fait une déclaration devant le Conseil de l'Europe en compagnie de Thorbjørn Jagland, le secrétaire général du Conseil de l’Europe pour "réaffirmer l'attachement et le soutien de la France à l'action du Conseil de l'Europe (...). C'est d'ailleurs parce que je crois à la nécessité de ces organes que la France a présenté la candidature de Pierre-Yves Le Borgn' au poste de commissaire aux droits de l'homme (...)." 

"Je pense que tous les Etats qui aujourd'hui cherchent à sortir, à s'isoler, à ne plus respecter la convention, on va penser qu'ils pourraient jouer en solitaire, a poursuivi Macron. Ils quittent, ce faisant l'Europe, et ils priveraient leurs habitants des droits les plus fondamentaux qui sont un acquis de ces cinquante dernières années (...).Cette maison commune, c'est celle de Lisbonne à Vladivostok à laquelle nous tenons."

"Nous avons évoqué la lutte contre contre le terrorisme (...) qui doit être conduite dans le respect constant des libertés fodamentales garanties par la Convention européenne des droits de l'homme .C'est dans cet esprit que nous avons décidé de mettre fin à partir de demain au régime de l'état d'urgence qui avait été instauré après les attentas de novembre 2015 (...)."


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