Élèves à la rue : trois familles relogées temporairement dans un appartement, "une pause bienvenue"

Après deux jours d'occupation de l'école Saint-Jean pour mettre à l'abri des enfants sans hébergement, huit d'entre eux ont pu emménager dans un grand appartement prêté par la Ville de Strasbourg. Ces trois familles pourront y rester jusqu'au 15 février.

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La mobilisation a porté ses fruits. Pendant deux jours, le collectif de parents et d'enseignants de l'école Saint-Jean a occupé l'établissement situé dans le secteur des Halles à Strasbourg. Mercredi 15 janvier, la Ville de Strasbourg a fini par annoncer qu'elle prêtait un grand appartement où pourraient être relogées trois familles, soit huit enfants. "Une pause bienvenue dans un quotidien marqué par l'incertitude", a salué le collectif dans un communiqué publié mercredi soir. 

Un "élan de solidarité" a porté, ces derniers jours, celles et ceux qui se sont engagés pour les enfants. "Depuis l'occupation de l'école en ce début de semaine, l'élan de solidarité s'est intensifié : plus d'une cinquantaine de parents, voisins et citoyens ont proposé leur aide, qu'il s'agisse d'hébergements, de nourriture ou de vêtements", précise le collectif dans son communiqué. 

Mais les soutiens des enfants à la rue restent sur le qui-vive. D'une part, les familles relogées ne le sont que jusqu'au 15 février prochain. "Le 15 février, ça tombe en plein dans les vacances, et nous serons encore en hiver, donc avec des risques de températures très basses, pointe Marie-Claude Harrer, enseignante membre du collectif. La Ville nous a laissé entendre qu'il y aurait une possibilité de trouver pour ces personnes des logements plus pérennes par la suite, mais nous restons vigilants." Le collectif prévient dans son communiqué : une reprise de l'occupation "n'est pas exclue" si des mesures pérennes ne sont pas trouvées d'ici à la fin du logement temporaire. 

Des enfants mis à l'abri par le collectif

Par ailleurs, il reste encore quatre enfants non pris en charge par les institutions. "Les deux familles qui ont participé à l'occupation de l'école ont été mises à l'abri, plus une autre qui n'en faisait pas partie. Mais il reste quatre enfants que l'on doit héberger de notre côté." Grâce la cagnotte en ligne mise en place en marge de la mobilisation, d'autres moyens ont pu être trouvés pour ces élèves. "Nous avons pu louer un Airbnb, ou trouver des solutions temporaires chez les parents d'élèves volontaires", précise Marie-Claude Harrer. 

La situation préoccupante des élèves à la rue avait conduit le collectif "Pas d'enfant à la rue" du Bas-Rhin à écrire le 6 janvier dernier à la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, et au préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski, pour appeler à la mise en place de "gymnases ou d'autres dispositifs en nombre suffisant pour tous les enfants présents dans nos territoires". Une manifestation des parents avait eu lieu le lendemain pour dénoncer "une situation intolérable". Quelques jours plus tard, l'occupation de l'école Saint-Jean avait été décidée en dernier recours. Les enseignants du collège Lezay-Marnesia avaient été les premiers à occuper leur établissement en soutien à leurs élèves à la rue, en novembre dernier. 

Selon le baromètre de l'Unicef France et de la Fédération des acteurs de la solidarité publié en août 2024, plus de 2 000 enfants dorment à la rue en France, un nombre en hausse de 120% en quatre ans. "Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence", dispose le code de l'action sociale et des familles. L'hébergement d'urgence est donc inconditionnel en France. 

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