Face une hausse "sans précédent" des signalements d'enfants à la rue scolarisés dans ses établissements et malgré le plan Grand Froid, la ville de Strasbourg demande aux propriétaires de logement de faire preuve de solidarité.
Des températures qui dépassent difficilement les trois ou quatre degrés dans la journée, et qui dégringolent facilement sous zéro la nuit. Depuis le 13 janvier, les conditions météo ont conduit au déclenchement du plan Grand Froid dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Celui-ci doit permettre de renforcer le nombre de places d'hébergement d'urgence.
Une semaine après sa mise en place, la mesure ne suffit pas. La mobilisation des associations et des citoyens non plus. Alors la ville de Strasbourg appelle à l'aide. Elle demande aux propriétaires, publics comme privés, de logements vacants, de faire preuve de solidarité. "Je crois en la solidarité strasbourgeoise qui s’est largement manifestée lors de la crise des réfugiés ukrainiens" déclare Jeanne Barseghian, maire écologiste de Strasbourg. "Vous pouvez agir, vous pouvez permettre à des enfants d’avoir un toit".
Ce n'est de loin pas la première fois qu'il y a urgence en matière d'hébergement dans la capitale européenne. Depuis des mois, des enseignants du collège Lezai Marnésia se sont mobilisés pour la prise en charge de leurs élèves, allant même jusqu'à occuper l'établissement. Même situation dramatique à l'école Saint-Jean, en plein centre-ville, depuis le lundi 13 janvier.
Réunion d'urgence
Ce lundi 20 janvier, une invitation a été lancée à l'ensemble des acteurs du secteur afin d'envisager des solutions. La Collectivité européenne d'Alsace, l'Eurométropole de Strasbourg les bailleurs sociaux et l'association Les Petites Roues étaient présents mais pas les services de l'Etat note la ville.
Selon la municipalité, près de 1 000 personnes sont mises à l'abri chaque nuit à Strasbourg. Elles sont hébergées dans le patrimoine vacant de la ville, mais aussi dans des écoles (via un bail à l'association Les Petites Roues). Mais les responsables s'alarment car le patrimoine disponible s'épuise et douze signalements restent sans réponse.
La ville souligne que le prêt de logement par des propriétaires évite aux biens de se dégrader, que dans ce cadre, il n'y a "jamais eu de problème à déplorer" et qu'elle "se tient à disposition pour accompagner tout propriétaire dans cette dynamique".