Quand on ne voit plus les maladies, on ne voit l'intérêt de faire vacciner son enfant. Merci la médecine !
Un exemple vaut parfois mieux que de longs discours. Le professeur Raphaël Nisand le sait bien. "Je dis la chose suivante : quand il y a un cas de méningocoque sur un campus universitaire et que deux jeunes étudiants meurent, tout le monde se précipite en urgence sur la vaccination. Mais nous vivons dans un pays de cocagne où on ne voit plus les maladies. Si on ne veut pas le vaccin, il n'y a qu'à essayer les maladies."
Concernant le vaccin du col de l'utérus, le gynécologue trouve que depuis qu'il est disponible, pas assez de jeunes Françaises se sont faites vacciner. Sans pour autant prendre position en faveur de l'obligation de vaccination, il dénonce la "désinformation des Français".
Et le professeur d'en remettre une couche : "Je suis favorable à ce que le public dispose d'informations valables scientifiquement et non pas de personnes anti-vaccin qui mouillent leur doigt dans le vent et qui disent que c'est mauvais pour la santé sans être capable de fournir les preuves scientifiques de ce qu'ils avancent".
Concernant la contraception des femmes, Raphaël Nisand s'offusque du déremboursement de certains produits : "ce qu'il faut c'est que les femmes aient des informations correctes et qu'elles puissent choisir. Et qu'on ne leur dise pas : ça je te rembourse, et ça je ne te rembourse pas."
Le premier exemple concerne le déremboursement de la pilule de troisième génération. Voici ce qu'en dit Raphaël Nisand :
Si on compare une population de femmes qui ont pris la pilule et une autre pas, l'espérance de vie est supérieure chez celles qui ont pris la pilule
Pour le professeur Nisand, le combat qui est mené contre la pilule et les arguments qui sont avancés ne sont pas fiables : "on discute à l'infini du cancer du sein pour lequel personne ne sait si les pilules augmentent ou pas le cancers du sein ; les différences sont tellement minimes qu'on en est pas sûrs. Mais on sait aussi que ça diminue le cancer du colon de 30%. Ca diminue de 50% le cancer de l'ovaire et ça diminue celui de l'endomètre de manière considérable."
Et le professeur de conclure par une dernière inquiétude concernant sa profession : "quand les gynécologues passent leurs nuits à sauver des femmes en salle d'accouchement et qu'en sortant, ils allument la radio et qu'ils se font traiter de voleurs, vous imaginez bien qu'ils ne sont pas heureux. Qui voudra encore faire ce métier ?Qui accouchera nos filles demain ?