L'union des églises protestantes se mobilise pour héberger les enfants à la rue

Ils seraient encore au moins 80 enfants à dormir à la rue à Strasbourg. Face à cette situation indigne, toutes les aides sont les bienvenues pour leur trouver des solutions d'hébergement. L'Église protestante a décidé d'apporter une pierre à l'édifice de ce toit solidaire. Explications.

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L’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal) n'a pas attendu l'appel lancé le 20 janvier dernier par la maire de Strasbourg pour se mobiliser. Depuis près de quinze jours, alertée par des associations comme la Cimade sur la situation des enfants qui dorment dans le grand froid, l'Uepal cherche des solutions pour "faire partie de la chaîne de solidarité".

Mise à disposition d'un presbytère

Pour cette mission, l'Uepal a pu compter sur sa "galaxie" d'entraides à Strasbourg. Investie depuis de nombreuses années dans la lutte contre la précarité et l'aide aux personnes vulnérables, l'Uepal a activé son réseau : les paroisses protestantes et la Fédération de l’entraide protestante (FEP) Grand Est. Objectif : rechercher des lieux d’accueil, au-delà de ceux déjà mobilisés par les associations protestantes qui sont saturés. "Nous avons fait un état des lieux du patrimoine luthérien et réformé, aidés par la FEP pour voir s'il y avait quelque part un lieu vacant susceptible d'accueillir une ou plusieurs familles. Vous savez, nous sommes mobilisés toute l'année sur ces problématiques, aides alimentaires, distribution de vêtements, aides administratives et nos centres d'hébergement sont déjà pleins. Là, il fallait faire autrement" explique Jean-Luc Sadorge, vice-président de l'Uepal.

C'est forcément un travail collectif, seuls, nous n'y arriverons pas.

Jean-Luc Sadorge, vice-président de l'Uepal

Un presbytère a finalement été trouvé la semaine dernière. L'annonce sera officialisée dans les prochains jours. "Nous pourrons y héberger trois familles. Nous mettons à disposition les locaux. Après une entrevue avec l'adjointe à la ville solidaire, Floriane Varieras, il a été décidé que c'est l'association Les Petites roues qui gérera le site." Une synergie solidaire et œcuménique. "D'habitude, dans ces cas-là, c'est Emmaüs qui meuble les lieux. On peut le dire, oui, c'est une belle chaîne de solidarité".

Une chaine de solidarité qui ne devra pas s'arrêter là. "Nous sommes bien conscients que nous n'arriverons pas à loger tous ces enfants, soit une soixantaine de familles, mais ce qu'on peut faire, on le fait. Même si c'est la responsabilité de l'État de trouver un logement à ces enfants, nous ne pouvons pas les laisser à la rue par ce froid et la situation politique est inhabituelle. Faire nation, c'est aussi ça, se mobiliser, citoyens, associations laïques ou religieuses… Chacun doit apporter sa pierre à l'édifice, son engagement, les moyens qu'il a à sa disposition, c'est comme ça que nous avancerons et réglerons cette situation, pas autrement, je pense. C'est forcément un travail collectif, seuls nous n'y arriverons pas."

Participer, faire notre part et communiquer, ça permet aussi de susciter les bonnes volontés

Jean-Luc Sadorge, vice-président de l'Uepal

De son côté, le Chapitre de Saint-Thomas a également répondu favorablement avec l’octroi d’un financement à hauteur de 9 000 euros pour permettre l’hébergement d’urgence des familles avec enfants en hôtel. "Ce n'est pas la solution que nous préférons, mais c'est mieux que rien. Cet argent peut aussi aller en partie à des associations comme les Petites roues, là où c'est nécessaire. La démarche est lancée, c'est la politique des petits pas si vous voulez, nous verrons ensuite comment ça évolue. Nous souhaitons montrer l'exemple. Participer, faire notre part et communiquer, ça permet aussi de susciter les bonnes volontés ..."

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