Le train de la galère, "les rames sont bondées, j'ai été obligée de voyager dans les toilettes"

Des rames saturées aux heures d'affluence, des voyageurs serrés les uns contre les autres. Obligée de prendre le train pour se rendre à son nouveau travail, elle découvre la réalité quotidienne de milliers d'usagers sur la ligne Sélestat-Strasbourg. Contactée, la SNCF n'a pas encore répondu à ses interrogations.

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Depuis que Véronique (nom d'emprunt) a changé de poste, elle doit se rendre sur son lieu de travail par le train. Le 1ᵉʳ novembre, elle découvre ainsi une réalité vécue par des milliers de voyageurs tous les jours. Celle des trains régionaux saturés de monde. Sur son trajet entre Obernai et Strasbourg, le TER dessert toutes les gares en une quarantaine de minutes, trajet durant lequel, aux heures de pointe, les voyageurs sont serrés les uns contre les autres.

Le problème se pose au retour, au départ de Strasbourg. Le train de 16h34 qu'elle prend pour revenir chez elle, est pris d'assaut par les usagers, trop nombreux pour pouvoir tous monter. Les trois ou quatre voitures du TER ne suffisent manifestement pas. Les voyageurs sont alors incités par les contrôleurs à prendre les trains suivants.

Des trains saturés

Les trains suivants, c’est-à-dire ceux de 17h14 et 17h46. "Le problème est que ces trains sont aussi saturés. C'est la galère, on est serrés comme des sardines sans pouvoir s'asseoir", se plaint Véronique. Il lui arrive alors de forcer le passage sans tenir compte du filtrage opéré par le personnel de la SNCF sur les quais. "J'ai été refusée plusieurs fois sur les trois voitures, mais je me débrouille pour monter quand même. Après une journée de travail, je n'ai pas envie d'attendre".

durée de la vidéo : 00h00mn06s
Les voyageurs se partagent les toilettes, seule place encore disponilbe dans le train. ©Véronique

Le scénario se répète tous les jours ou presque depuis le 1ᵉʳ novembre, assure Véronique. "J'en ai ras-le-bol. Les gens sont excédés. J'ai assisté à des altercations entre usagers qui en sont venus aux mains. Les rames sont bondées, j'ai été obligée de voyager dans les toilettes". (Voir la vidéo ci-dessus). 

Du matériel dégradé

Contactée, la SNCF n'a pas encore répondu aux mails de Véronique. Elle y demande des explications sur la saturation des trains. Saturation qu'elle met sur le compte d'un manque d'organisation.

Contactée à notre tour, la SNCF nous a répondu par la voie de son service presse. "Des rames sont immobilisées dans nos centres de maintenance afin d'être remises en état suite à dégradations causées par des chocs avec du gibier, des tags ou des impacts de ballast. De plus, l'une de nos installations de relevage est en cours de réparations, ce qui ralentit la prise en charge des engins au sein d'un de nos ateliers".

Une situation qui a contraint la SNCF, explique la direction de la communication, à des adaptations du plan de transport, notamment à des réductions de composition. "Réductions qui ont entraîné des conditions de voyage qui ne sont pas à la hauteur de nos standards sur la ligne empruntée par la voyageuse dont vous relatez les difficultés". 

Pour l'instant, il faut composer avec le cadencement mis en place, mais, assure la SNCF, les équipes sont mobilisées pour rétablir rapidement la situation.

Un plan de réadaptation

Du côté de la région, on se dit conscient de cette situation de saturation. Le renouvellement du matériel roulant est à l'ordre du jour, mais la décongestion du réseau va prendre du temps. "La ligne Saverne-Sélestat en passant par Strasbourg va progressivement accueillir de nouveaux trains. Des trains plus capacitaires, à deux niveaux. La commande est passée pour 2025", assure Thibaud Philipps, chargé des transports et la mobilité durable à la région Grand Est.

En attendant, les toutes nouvelles rames du train Régiolis devraient permettre "de donner de l’air sur le réseau alsacien rapidement". Ces rames, censées rouler sur un axe transfrontalier, ne sont en effet pas encore homologuées du côté allemand et peuvent être utilisées par la SNCF comme du matériel supplémentaire. 

Véronique et les milliers d'autres usagers devront prendre leur mal en patience encore quelque temps. .

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