Roland Ries, maire de Strasbourg a réagi ce mercredi 23 octobre aux propos d'Olivier Faure. Le premier secrétaire du PS considère qu'il "n'est plus membre du parti socialiste" après avoir signé un "manifeste pour un pôle de gauche dans la majorité" présidentielle.
Dimanche 19 octobre, 72 élus, anciens élus PS ou écologistes et sympathisants ont publié un "manifeste pour un pôle de gauche dans la majorité", afin de porter "une voix sociale et républicaine" attentive à "la réduction des inégalités et la laïcité". Les signataires de cette tribune publiée dans le Journal du Dimanche, dont Roland Ries, maire de Strasbourg, entendent construire un pôle indépendant de LREM autour du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du secrétaire d'État à la Fonction publique Olivier Dussopt, également issus du Parti socialiste.
"En tant que sociaux-démocrates longtemps marginalisés, nous nous sentons dépositaires d'une culture de gouvernement plus proche aujourd'hui du réformisme gouvernemental que de la dérive illibérale de la gauche protestataire", écrivent les signataires. "Nous souhaitons la réussite des réformes et de ce quinquennat, dernière chance pour éviter que la France rejoigne les démocraties déstabilisées par les fausses solutions national-populistes. Nous sommes convaincus qu’il faut élargir la majorité présidentielle, la rendre plus pluraliste et y faire entendre fortement une voix sociale et républicaine."
"On ne peut pas être à la fois dans l’opposition et dans la majorité"
Dans un article publié mardi 22 octobre par nos confrères des DNA, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, s'est dit "surpris" et a déclaré qu'en signant cette tribune, "Roland Ries se situe dans la majorité et ne soutient pas un candidat socialiste. (...) On ne peut pas être à la fois dans l’opposition et dans la majorité, un pied dedans et un pied dehors. J’en tire la conclusion qu’il n’est plus membre du PS".Le maire de Strasbourg n'a pas tardé à répondre à ces propos. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 23 octobre, ce dernier "regrette que le premier secrétaire du Parti socialiste n’ait pas plutôt saisi l’occasion de cette tribune signée par de nombreux élus issus du PS, pour s’interroger sur le sens d’une telle prise de position et sur ce qu’elle révèle du fonctionnement actuel du Parti socialiste".
"Je reste fidèle aux valeurs qui m’ont toujours guidé"
"La baisse vertigineuse du nombre de ses militants, sa perte d’influence, ses propos de plus en plus inaudibles, devraient être l’occasion d’un véritable examen de conscience qui tarde à venir. Au lieu de quoi, prévalent le refus du dialogue, les propos clivants et le repli sur soi, qui sont bien loin du parti auquel j’ai été si longtemps attaché. Et c’est ce qui m’attriste le plus aujourd’hui. (...)"
"La position que je prends publiquement vise justement à faire perdurer cet esprit d’ouverture, en orientant la politique nationale vers la gauche ; une position non incantatoire, mais réaliste et pragmatique, à l’heure où le danger de la dérive populiste nous menace. Naturellement de gauche, social-démocrate de toujours, attaché dans l’âme à la justice sociale, l’équité et la tolérance, je reste fidèle aux valeurs qui m’ont toujours guidé".