En 2022, le kiosque à glaces de la maison Franchi, à Strasbourg, fête ses 70 ans. Depuis 1952, plusieurs générations de Strasbourgeois s'y sont arrêtées pour manger une glace pendant une balade dans le Parc de l'Orangerie.
Voilà maintenant sept décennies que les Strasbourgeois se régalent des glaces de la maison Franchi. Le kiosque de l'allée de la Robertsau, au pied du Parc de l'Orangerie, a vu le jour en 1952. Aujourd'hui, il ravit des générations de gourmands.
Laurent Franchi n'a pas peur de le dire : il est "un glacier heureux". D'abord parce que la douceur printanière a offert un week-end de Pâques ensoleillé comme rarement, mais aussi parce que son kiosque fête son 70e anniversaire, ce jeudi 21 avril.
En 1928 le grand-père de Laurent Franchi, Joseph, est arrivé en France depuis la ville italienne de Parme. Quelques années plus tard, il devient glacier et installe son premier lieu de vente fixe, le kiosque, en 1952 : "Dès mes 12 ans, je donnais un petit coup de main à mes grands-parents. Et j'ai repris le kiosque très jeune, au début des années 90. J'avais alors 19 ans", se souvient le petit-fils du fondateur.
Depuis, Laurent Franchi perpétue l'aventure familiale : "C'est assez émouvant, il faut l'avouer ! On voit passer des générations, ça fait assez bizarre. Certains qui étaient enfants il y a quelques années emmènent aujourd'hui leurs gamins manger une glace."
Car le kiosque peut compter sur une clientèle locale, et surtout fidèle : "Il y a bien sûr des touristes l'été, mais les gens qui viennent sont surtout des habitués, qui habitent dans le coin", explique le glacier de 51 ans. "On en a qui viennent manger leur petite glace tous les jours", ajoute Julien Chauvat, vendeur au kiosque depuis vingt ans.
"Ces 70 ans, c'est une belle aventure. On apporte de la joie aux gens, et nous fêterons ça jeudi 21 avril avec des animations. On offrira une glace aux enfants, mais aussi à ceux qui ont gardé leur âme d'enfant", annonce Laurent Franchi. Des animations sont aussi prévues, avec la présence d'un clown, ou encore d'un jongleur.
Si la fête a lieu le 21 avril, ce n'est pas pour coller exactement à l'histoire : "En réalité, on ne connait pas la date exacte de l'ouverture du kiosque, avoue Laurent Franchi. Donc on a décidé de faire ça le jour de l'anniversaire de ma grand-mère, qui a tenu le kiosque pendant des années."
C'est bien simple, ce sont les meilleures glaces de Strasbourg !
Un client fidèle du kiosque Franchi
Le secret d'une telle longévité ? "Des glaces d'exception, n'ayons pas peur des mots", s'enthousiasme René, originaire de Haguenau, café en main. Même son de cloche auprès des clients croisés dans la queue, qui patientent tranquillement pour une glace, fabriquée d'ailleurs à quelques kilomètres de là, à Hoenheim.
"C'est bien simple, ce sont les meilleures glaces de Strasbourg ! C'est une vraie institution", sourit un client venu en famille pendant ces vacances de Pâques. "Un endroit incontournable" pour ce père de famille originaire de Strasbourg : "Je vis maintenant à Perpignan, mais pour ce week-end de Pâques prolongé, j'emmène mes enfants chez Franchi, comme mes parents m'emmenaient il y a trente ans !"
La maison propose "1001 parfums", d'après Laurent Franchi : "En réalité, il y en a une bonne soixantaine que nous vendons le plus. Et nous nous renouvelons toujours : la rubarbe va arriver, la vanille noire est sortie il y a peu..."
Mais même s'il fabrique lui-même les glaces, le glacier maintient qu'il est important de s'adapter aux goûts de clients : "On avait testé un goût chocolat avec des zestes d'orange, un peu à l'image des gâteaux Pim's ®. J'ai trouvé ça immonde en goûtant, mais elle a super bien marché!", sourit-il.
Pour cette famille strasbourgeoise, les petits Oscar et Victor, 8 et 9 ans, ont choisi un sorbet cacao pour l'un, et une sorbet mangue citron pour l'autre. Christelle, la maman, déguste un sorbet Yaourt-Myrtille, tandis que la grand-mère, Marie-Gabrielle, varie ses goûts entre différents sorbets : "Toutes les générations de la famille viennent ici. Les enfants aimeraient qu'il soit ouvert en hiver. Les parents aussi d'ailleurs", s'amuse Christelle.
De l'autre côté du comptoir, Julien Chauvat compte continuer au kiosque pendant encore longtemps : "Je vais rester jusqu'à ce que j'en ai marre, mais ça ne va pas arriver de si tôt. Tu ne peux pas continuer ce métier si tu n'aimes pas ça!" Les mythiques glaces de Strasbourg ne risquent pas de disparaître, ni de fondre. La maison Franchi est à présent bien installée dans la capitale strasbourgeoise, en témoigne la récente ouverture de leur boutique au pied de la Cathédrale.