Strasbourg : "on pensait que c’était la guerre à Beyrouth", après les explosions, la communauté libanaise se mobilise

Après les deux explosions qui ont détruit un tiers de Beyrouth le 4 août 2020, la communauté libanaise de Strasbourg montre son soutien envers les habitants. Un appel aux dons a été lancé et un rassemblement devrait avoir lieu samedi 8 août pour rendre hommage aux morts et aux blessés.

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Une minute de silence a été observée dans le restaurant libanais Au Cèdre, à Strasbourg. Le 5 août 2020, au lendemain des deux explosions qui ont détruit une grande partie de Beyrouth, l'heure est au recueillement au sein de la communauté libanaise. D'après l'Agence France presse (AFP), la catastrophe a fait plus de 100 morts, des milliers de blessés et de sans-abri. En cause, une cargaison de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium (servant à la fois d'explosif et d'engrais) stockée dans un bâtiment du port de Beyrouth. Depuis, l'aide s'organise autour de la communauté libanaise qui compte quelque 2.000 personnes au niveau de l'Eurométropole. 

Comme le montre le tweet de l'AFP ci-dessous, les dégâts matériels sont colossaux. Une ville dévastée qui rappelle les années sombres de la guerre civile débutée en 1975 et de celle contre Israël en 2006. "La catastrophe d’hier c’est un peu la goutte qui fait déborder le vase, on parle d’une ville qui a été soufflée et surtout un nombre important de blessés, avec le temps on commence à appréhender le choc", réalise Farouk Allouche, président du réseau euro-libanais de Strasbourg - CADMOS qui compte 300 personnes actives.
 

Appel aux dons

Avec de la famille mais surtout des amis habitant près du port de Beyrouth, Farouk Allouche n'était pas rassuré. "Je n'ai pas perdu d'amis mais quatre d'entre eux sont hospitalisés dont un en réanimation, on attend de savoir. Une catastrophe de cette taille ne fait pas la différence entre êtres humains", confie le président de l'association. Bernard Ghabi n'a quant à lui pas ouvert son food truck de spécialités libanaises, sa tante était hospitalisée à Beyrouth lorsque les explosions ont eu lieu. Sa cousine a pu filmer la scène. "La deuxième détonation a ravagé l'hôpital, la fenêtre et le faux plafond sont tombés sur eux [sa tante et ses cousins], ma tante a plusieurs blessures à cause des débris de vitre. Et pourtant ils étaient loin du lieu de l'explosion. Ils ont dû évacuer tous les patients plus loin. Ils me disent qu'ils ont de la chance de ne pas être parmi les morts."
 

Un hommage prévu samedi 8 août

Depuis le soir du 4 août, un message écrit en anglais circule parmi les Libanais et sa diaspora. Il énumère une liste d'associations fiables à partir desquelles les personnes qui le souhaitent peuvent aider économiquement les habitants de Beyrouth. Parmi elles, CADMOS renvoie notamment vers l'application et le site web de la Croix-rouge libanaise qui est "apolitique et apartisane", précise Farouk Allouche. Sur Facebook, il a fait passer un message de soutien aux Libanais :
 
"Je fais passer un message de soutien et de solidarité. Mais aussi un message d'appel à l'aide puisque c'est de ça qu'on a besoin", poursuit le franco-libanais. Joint par Skype, le vice-président de l'association Sleiman Hairi, en vacances à Beyrouth, revient sur l'événement : "On pensait que c’était la guerre à BeyrouthMême durant les années de guerre civile ce niveau de dégâts matériels n'avait pas été connu. Les gens sont choqués, la situation n'est pas très claire pour l'instant, on ne connaît pas l'histoire exacte. On ne sait pas pourquoi ces produits se trouvaient dans le port. On ne sait pas non plus s'il y a des disparus."

Par manque de place dans les hôpitaux de Beyrouth, les médecins sont contraints de prendre en charge les blessés dans la rue. Une situation qui vient s'ajouter à celle déjà complexe liée au coronavirus et à la crise économique et financière dans laquelle est plongé le Liban depuis des mois en raison d'un gouvernement corrompu. Un rassemblement est prévu samedi 8 août à 16 heures place du château en hommage aux Libanais.
 
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