Tram nord de Strasbourg : une méthode plus démocratique pour remettre le projet d'extension sur les rails à l'horizon 2030

L'Eurométropole repart de zéro, après l'avis défavorable de la commission d'enquête publique sur le projet du tram nord. Elle propose ce 31 janvier une nouvelle méthode de travail plus citoyenne, impliquant davantage les habitants des communes concernées ainsi que leurs élus, dès le début des réflexions.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Moins de deux mois après l'avis défavorable de la commission d'enquête, rendu le 9 décembre, le projet d'extension du tramway de l'Eurométropole vers les communes de Schiltigheim et Bischheim est remis sur les rails ce vendredi 31 janvier 2025. Mais d'une autre manière, plus démocratique et plus participative.

"Le fait qu'il y ait eu cet avis défavorable nous oblige à inventer autre chose, un dispositif inédit", lance Danielle Dambach, présidente déléguée de l'Eurométropole de Strasbourg et maire de Schiltigheim (Bas-Rhin). Cette fois, la volonté est d'associer dès le départ un maximum de citoyens, mais aussi des élus, à l'ensemble des réflexions préparatoires.

Seul principe non remis en cause : la création d'un tram au nord de l'agglomération, vu la densité de population dans les communes de Schiltigheim et Bischheim. "Ce qu'a dit la commission d'enquête, c'est qu'il faut un tram au nord, martèle Danielle Dambach. Donc on part de cette base-là."

Mais "les citoyens seront amenés à se positionner sur plusieurs tracés possibles, les plans de circulation qui en découlent et, évidemment, les aménagements publics comme les pistes cyclables et la végétalisation", détaille Pia Imbs, la présidente de l'Eurométropole. Tout reste donc à créer. En revanche, le lien de ce futur tram nord avec son éventuel passage par l'avenue des Vosges "n'est plus à l'ordre du jour."

Des citoyens deux fois tirés au sort

Afin de donner la parole à tous types de citoyens, même ceux qui hésitent à s'exprimer lors des consultations publiques traditionnelles, l'exécutif de l'Eurométropole propose de tirer 50 000 habitants au sort, sur la base des listes électorales. "On va donc envoyer 50 000 courriers, pour demander à ces personnes si elles souhaitent participer à cette démarche", explique Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg et première vice-présidente de l'Eurométropole.

Les réponses, et donc les candidatures ainsi récoltées, feront l'objet d'un second tirage. Le but est de constituer au final un groupe d'une centaine de personnes : la "convention citoyenne". Cette méthode devrait permettre d'obtenir "un panel citoyen représentatif de l'ensemble des habitants de l'Eurométropole : âge, sexe, lieu de vie, catégorie socio-professionnelle, modes de déplacement, etc." 

Désignée d'ici fin mars, cette "convention citoyenne" sera invitée à travailler d'avril à octobre 2025. Une indemnité est prévue, pour permettre de fidéliser ses membres. "Ils pourront organiser des visites sur le terrain, auditionner des experts et des collectifs citoyens. Ils seront libres de la manière dont ils souhaitent s'emparer du projet", précise la maire de Strasbourg.

En parallèle, un petit groupe de trois à cinq experts indépendants, spécialisés en participation citoyenne, en déontologie et en aménagement urbain, sera créé pour garantir le bon fonctionnement de cette "convention citoyenne" et la soutenir.

Des élus mieux impliqués

Second pilier de cette démarche : un "comité d'élus transpartisan", également désigné d'ici fin mars. Il inclura les maires des communes concernées par le tram nord, tout en respectant l'ensemble de l'équilibre politique du conseil de l'Eurométropole. 

D'avril à octobre prochain, ce "comité d'élus transpartisan" sera régulièrement tenu informé de l'avancement des travaux de la "commission citoyenne" lors de réunions communes. Mais le processus est pensé pour que ce soient avant tout les habitants, et non les femmes et hommes politiques, qui mènent les réflexions et fassent les propositions.

"Pour les élus, la "convention citoyenne", c'est un moment de lâcher prise, assure Jeanne Barseghian. On pose un cadre, on tire des citoyens au sort, et on est vraiment à l'écoute des préconisations qu'ils formulent." 

Danielle Dambach, elle, se dit "impatiente de voir comment ils vont s'y prendre, ce qu'ils vont dire et à quoi ils vont aboutir (...) Faisons confiance. Ça nous permet de faire de la démocratie de façon totalement inédite, et peut-être de jeter les bases d'une nouvelle citoyenneté", se réjouit-elle.

La suite du calendrier

Dès l'automne, et après discussion avec le "comité d'élus", la "convention citoyenne" devrait donc pouvoir présenter son rapport à l'exécutif de l'Eurométropole. "Il s'agira de préconisations qui auront un poids" promet la maire de Strasbourg, même si ce ne sera qu'une première étape, avant beaucoup d'autres. 

En 2026, une concertation publique préalable sera lancée sur la base des préconisations de la "convention citoyenne". L'enquête publique devrait être réalisée en 2027. Et si tout se déroule comme prévu, le tram nord pourra commencer à circuler à l'horizon 2030.

 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information