Une assemblée générale antifasciste devait avoir lieu à l'Université Reims Champagne-Ardenne, ce mercredi 22 janvier. Le Rassemblement National a critiqué la tenue de cet événement et demandé au président de l’université de réagir, quand plusieurs organisations ont apporté leur soutien à la tenue de l'évènement.
Mise à jour 23 janvier : Alors que la députée européenne Anne-Sophie Frigout écrit le 22 janvier dans un message sur X, que l'assemblée générale des antifascistes ne pourrait pas se tenir à l’Université de Reims, de leur côté, les sections locales de la Ligue des Droits de l'homme, de la France insoumise et de l'Alternative étudiante rémoise annoncent dans un communiqué que l'assemblée générale antifasciste s'est bien tenue le 22 janvier : "l’Assemblée a pu se tenir dans son intégralité, dans le calme, dans le respect, et dans la sérénité". Ils dénoncent également dans ce communiqué des violences et tentatives d'intimidation qui auraient été opérées par des militants d'extrême-droite : "Deux déflagrations ont été entendues, attribuées à des tirs d’artifices", y est-il précisé.
Une assemblée prévue le 22 janvier
Des militants antifascistes avaient annoncé tenir une assemblée générale, ce mercredi 22 janvier, à l'Université Reims Champagne-Ardenne, s'attirant les critiques de la députée européenne du Rassemblement National (RN), Anne-Sophie Frigout. Plusieurs collectifs devaient être présents dont La Dopazine, un groupe se revendiquant anarchiste et féministe.
Au programme de la réunion : une "présentation de l'histoire de l'antifascisme et de l'extrême droite en France" et en "local" suivi d'"un échange sur les perspectives antifascistes à Reims" selon la publication Instagram des antifas.
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À la suite de la publication début janvier, la députée européenne de la Marne disait avoir reçu des messages d'étudiants et avait indiqué avoir envoyé a posteriori une lettre au président de l'université, Christophe Clément, pour demander l'annulation de cette assemblée.
"Les antifas, font partie d'un mouvement qui prône la censure et utilise la violence." s'indignait-t-elle, ajoutant que l'université n’est pas "un lieu d'endoctrinement".
J'ai demandé au président de l'Université de Reims d'annuler cette assemblée Antifa qui doit se tenir dans les locaux du Campus Croix-Rouge. L’université doit demeurer un lieu de savoir et d’ouverture, non une tribune pour des mouvements d'extrême-gauche qui prônent la violence ! https://t.co/qvAWzo87Yq
— Anne-Sophie Frigout (@asfrigout) January 21, 2025
De son côté, l'Université nous indique ne pas avoir eu "connaissance d'une salle réservée à ce sens" et précise qu'"aucune autorisation formelle n'a été donnée concernant la tenue de cette assemblée", la présidence n'ayant "pas été sollicitée sur ce point"
Le RN "dévoile son vrai visage" : des organisations locales soutiennent la tenue de l'assemblée
La prise de position du RN par la voix d'Anne-Sophie Frigout a été dénoncée dans un communiqué transmis en fin de journée, le 21 janvier, et signé par les sections locales de la Ligue des Droits de l'homme, de la France insoumise et de l'Alternative étudiante rémoise : "Une fois de plus, le Rassemblement National dévoile son vrai visage, peut-on lire, celui d’un parti qui s’érige en censeur de la pensée critique et qui, sous couvert de respectabilité, tente d’étouffer toute opposition à son projet autoritaire". Le communiqué se poursuit ainsi : "L’indignation qu’il exprime face à l’organisation d’une conférence antifasciste à l’Université de Reims n’est rien d’autre qu’une tentative grossière de disqualifier un travail essentiel de sensibilisation et de lutte contre l’extrême droite.
Le RN, en réclamant l’annulation de cette conférence, tente d’imposer son agenda de censure et de peur, bafouant ainsi les principes fondamentaux de la liberté académique et du débat public.
Communiqué de presse co-signé LDH, LFI et AER
"Nous affirmons avec force que nous ne céderons pas à ces intimidations et que nous continuerons à défendre un espace démocratique, concluent les différentes organisations, où la lutte contre l’extrême droite est non seulement légitime, mais essentielle. La liberté de penser et de débattre est une valeur fondamentale. La tentative du RN de la museler est une insulte à la démocratie".