La gendarmerie nationale a annoncé mardi 12 novembre avoir demandé à son inspection générale, l'IGGN, d'enquêter sur les circonstances de l'intervention des gendarmes effectuée lors du meurtre d'une femme à coups de couteaux par son conjoint à Oberhoffen-sur-Moder, dans le Bas-Rhin.
L'homme soupçonné d'avoir tué à coups de couteau sa femme dimanche 10 novembre à Oberhoffen-sur-Moder (Bas-Rhin), a été mis en examen mardi 12 novembre pour meurtre sur conjoint et écroué après ce nouveau féminicide qui suscite une vive émotion. La gendarmerie nationale a annoncé le même jour avoir demandé à son inspection générale, l'IGGN, "un audit sur l'ensemble de l'intervention" des gendarmes qui a fait l'objet de critiques de la part de la fille de la victime. La fille de la victime, qui a vu sa mère mourir sous ses yeux dimanche soir, reproche notamment aux forces de l'ordre le temps qu'elles ont mis pour arriver sur place et a estimé que "personne n'a voulu nous aider". Sa mère avait déjà déposé une main courante et une plainte contre son conjoint.
Porte-parole de la gendarmerie nationale, Maggy Scheurer a expliqué sur BFMTV qu'à la suite du premier appel reçu pour une dispute conjugale, le mari avait lui-même téléphoné pour dire "qu'il a(vait) tué sa femme". "A partir du moment où le mari explique qu'il a tué sa femme, il ne s'agit plus pour la gendarmerie d'intervenir sur un différend familial mais sur un individu auteur présumé d'un homicide retranché chez lui et armé", ce qui nécessite "un certain nombre de précautions" et mobilise "plusieurs patrouilles".
"Nous lui devons toute la transparence, ce à quoi je m'engage"
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a déclaré mardi soir que "personne ne peut accepter un féminicide, personne ne peut accepter un assassinat". "Le procureur de la République s'est prononcé cet après-midi, le directeur général de la police nationale a demandé que l'IGGN soit saisie et ça devra nous apporter tous les éclaircissements nécessaires à l'enquête qui doit se dérouler", a souligné le ministre en déplacement en Ardèche."Je comprends l'émotion de la fille (de la victime) et j'éprouve une grande sympathie pour son émotion. Parce que personne ne peut accepter un féminicide, personne ne peut accepter un assassinat. Nous lui devons toute la transparence, ce à quoi je m'engage", a déclaré M. Castaner.