Une étude de l'Insee place la région au 10ème rang français (sur 13) en terme d'emplois dans les nouvelles technologies. Ce secteur de l'économie est réputé le plus prometteur. Mais l'Insee se base sur des chiffres de 2013. Autant dire la préhistoire, dans ce domaine où tout va très vite.
Les technologies de l'information et de la communication (TIC), c'est un peu le mètre-étalon de la modernité. Le moindre village se doit aujourd'hui d'être "techno". Question d'image, mais pas seulement : le numérique a des retombées dans toute l'économie, même la plus classique (agriculture, industries). C'est aussi un des secteurs les plus créateurs d'emplois.
Autant dire que la publication de l'Insee (15 mars dernier) qui pointe le "manque de dynamisme" du Grand-Est dans les TIC est un peu une claque pour les décideurs de la région.
Faiblesse de l'emploi numérique
La mesure de cette faiblesse, c'est d'abord l'emploi : les TIC font travailler 34000 personnes dans le Grand-Est, il en faudrait 45000 pour être au niveau moyen français - hors l'Ile-de-France, qui centralise à elle seule 42% de la high-tech hexagonale.
Notre région est d'ailleurs très centralisée elle aussi, puisque selon l'Insee c'est l'agglomération strasbourgeoise "qui polarise les activités de programmation informatique".
Programmation et services informatiques sont le coeur (ou le cerveau) de l'économie numérique : c'est à ce stade que se fait l'innovation.
Et c'est là où le Grand-Est est le plus à la traîne :
une croissance de l’emploi de 60 % serait nécessaire
dans ce domaine pour être dans la moyenne française (toujours hors Ile-de-France). En clair, les emplois numériques dans le Grand-Est seraient plutôt... low-tech : télécommunications, vente, montage et réparation de matériels.
Un constat que les professionnels du secteur nuancent
Depuis 2013 (base statistique de l'étude) les choses évoluent.
La créations de structures comme Lor'n'Tech en Lorraine, la floraison de pépinières et d'incubateurs un peu partout, ont encouragé le développement du secteur. Mais ils reconnaissent que la création (d'emplois, d'entreprises, et d'abord d'innovations) est un peu le point faible de la région.