L'association d'aide aux patients nommée Renaloo a publié une étude alarmante sur les inégalités d'accès aux greffes rénales. A Reims, Strasbourg ou Nancy, les écarts sont significatifs par rapport aux autres grandes villes françaises.
Plus de trois ans, ou plus de deux ans. C'est le temps d'attente pour les patients nancéens, rémois et Strasbourgeois pour une greffe de rein. L'association de patients atteints de maladies rénales, Renaloo, a publié un rapport accablant.
De 13 mois à Caen ou 16 mois à Poitiers, l'attente passe à 45 mois en moyenne à Nancy, et 33,9 mois à Reims et 33,1 mois à Strasbourg. Ce qui les place respectivement à la 5ème, 14ème et 15ème place du classement de l'Agence de la biomédecine (voir graphique ci-dessous).
Autre comparaison : un patient rémois attendra 11 mois de plus que s’il était inscrit en région Paca. A noter que ces écarts s’accentuent depuis 5 ans.
11 mois d'écart entre Reims et la région Paca
Selon cette association qui fait intervenir des chirurgiens spécialisés dans la transplantation, ces différences régionales s’expliquent en grande partie par le système du rein local. Autrement dit, un seul des deux reins prélevés sur chaque donneur décédé est mis en commun au niveau national. Le second rein est sanctuarisé. Sa répartition ne se fait qu’entre les quelques centaines de patients inscrits dans l’établissement.
Or les taux de prélèvements de reins dépendent de facteurs épidémiologiques, démographiques ou géographiques. Par exemple, dans une région jeune ou il y peu d’accidents de la route ou d’accident vasculaire cérébraux, il y a peu de prélèvements de reins, ce qui explique cet accès inéquitable aux greffes rénales.
L'association a saisi le Défenseur des droits pour "iniquité et discriminations" le 22 juin dernier, à l'occasion de la 18ème journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe. Elle a aussi alerté le ministère de la Santé et le Comité national consultatif d'éthique.