Ce 31 janvier 2025 marque le millième jour de détention de Cécile Kohler en Iran. Pour cette journée emblématique, un nouveau rassemblement de soutien a eu lieu dans sa commune d'origine, Soultz (Haut-Rhin). Sa maman, Mireille Kohler, s'est confiée pour la première fois.
Près de 300 personnes se sont rassemblées ce vendredi matin, 31 janvier, devant la mairie de Soultz (Haut-Rhin). Parmi elles, beaucoup de voisins et d'amis de la famille de Cécile Kohler, l'enfant du pays, détenue arbitrairement depuis le 7 mai 2022 dans les geôles iraniennes.
"Il y a du monde, ça nous fait énormément de bien, ça nous aide à survivre", s'est exclamée Mireille Kohler, la maman de la jeune femme, qui avoue être très émue. "J'ai les jambes qui tremblent, mais j'arrive à peu près à m'exprimer. Mais c'est extrêmement dur."
Elle raconte avoir pu parler à Cécile au téléphone "dimanche dernier, le 26 janvier. On l'a eue pendant 13 minutes, à peu près." Cette brève conversation n'a fait que renforcer son immense inquiétude pour sa fille. "Elle essaie de ne pas le montrer, mais on sait qu'elle va très mal" déplore Mireille Kohler. Lors d'un précédent appel téléphonique, Cécile aurait dit à sa famille : "Vous savez, je sais que c'est dur pour vous. Mais vous, au moins, vous n'êtes pas enfermés !"
"Son quotidien, c'est d'être enfermée dans une cellule de 9 mètres carrés sans pouvoir lire ni écrire, rappelle son père, Pascal Kohler. En pouvant éventuellement sortir une demi-heure trois fois par semaine. Et on n'est même pas sûrs que sa cellule ait une fenêtre donnant sur la lumière du jour."
Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris ont été arrêtés le 7 mai 2022 lors d'un voyage touristique, accusés d'espionnage et incarcérés sans procès. Depuis le début de leur détention, la famille de Cécile multiplie les actions et les prises de parole.
"On se rend régulièrement au Quai d'Orsay", au ministère des Affaires étrangères, "et on a été reçus par plusieurs ministres, sans problème", détaille Mireille Kohler. Qui se demande cependant pourquoi le président de la République, Emmanuel Macron, ne les a pas encore reçus. "Lui, ça se fait attendre, alors que je pense que c'est lui qui détient la clé" estime-t-elle.
Le 21 janvier dernier, Noémie Kohler, la sœur de Cécile, avait pu échanger avec des députés européens à Strasbourg. Et le 7 janvier, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, affirmait maintenir la pression sur le régime iranien pour demander la libération des trois otages français : Cécile Kohler, Jacques Paris, ainsi qu'Olivier Grondeau, lui aussi arrêté en 2022, et incarcéré dans la même prison d'Evin, à Téhéran.