Le Koïfhus, le bâtiment le plus ancien de Colmar, a fait peau neuve et vient d'être dévoilé ce 6 août après quinze mois de travaux. Charpente, toiture, façade... Le chantier n'a toutefois pas dénaturé ce monument historique.
Ancienne douane, lieu de réunion, hôtel de ville... le Koïfhus a été au coeur de grands moments historiques colmariens et connaît désormais une nouvelle jeunesse. Ce vendredi 6 août, l'un des bâtiments les plus emblématiques d'Alsace a été inauguré après quinze mois de travaux. Façade, toiture, charpente... autant de gros oeuvres entamés alors que le projet initial prévoyait un simple changement d'ascenseur. En voulant le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite, les architectes se sont rendu compte du piteux état du monument historique.
Situé au 29 Grand-Rue (voir la carte ci-dessous), le Koïfhus, dont la construction a débuté en 1480, était l'un des hauts-lieux de l'époque médiévale. Pendant des décennies, le rez-de-chaussée a servi d'entrepôt de marchandises et de lieu de taxation.
55.000 tuiles vernissées
"La dernière rénovation date de 1895. C'était important pour la ville puisque qu'il est situé au coeur de Colmar, il a eu une fonction politique en étant le siège de la mairie de 1725 à 1810", souligne le maire de Colmar, Eric Straumann. Hôtel de Ville, mais aussi lieux de réunion des membres de la Décapole, "une ligue de dix villes alsaciennes fondée dès 1342 à Sélestat dans le double but d'assistance réciproque vis-à-vis de tiers et d'arbitrage interne", selon la définition du site Universalis. Un poids historique qui a permis son inscription au titre des monuments historiques en 1930.
Dans ce type de bâtiment, la couleur n'est pas une affaire de goût mais une affaire d'histoire
Parmi les plus gros travaux : la toiture de 1.300 m². Quelque 55.000 tuiles vernissées et produites en Moselle ont été posées (voir la photo ci-dessous). "Les travaux étaient conséquents, nous avons fait appel à des compagnons spécialisés dans les travaux de monuments historiques", lance Erwann Lamotte, le directeur de l'architecture de la ville. Au total, les travaux ont coûté 4,1 millions d'euros. (dont 610.000 euros de l'Etat et 510.000 euros des collectivités).
La couleur du bâtiment central ressemble quant à elle à celle de la mairie de Colmar, rose pâle (voir le avant/après ci-dessous). Au total, trois teintes ont été retenues pour refléter trois époques de construction différentes. "Il y a eu des discussions entre la DRAC et l'architecte des bâtiments de France pour choisir l'enduit et le badigeon. Dans ce type de bâtiment, la couleur n'est pas une affaire de goût mais une affaire d'histoire."
Un réaménagement urbain
Ces travaux, dont la décision remonte au mandat de l'ancien maire Gilbert Meyer, ont également permis à l'édile actuel d'aller plus loin en matière d'urbanisme. La circulation en haut de la Grand-Rue est désormais interdite aux voitures et le parking de la place du marché aux fruits est devenue une zone piétonne, pour le plus grand bonheur des restaurateurs.