Vendredi 13 décembre 2024, le lycée Bartholdi à Colmar a organisé une rencontre avec l'un de ses prestigieux anciens élèves, Cyrille Bonjean. Le superviseur d'effets spéciaux a remporté un César cette année pour Le Règne Animal. De quoi mettre des étoiles dans les yeux des élèves.
L'occasion était en or, ou plutôt, en bronze. Ce vendredi 13 décembre, les élèves de seconde de l'établissement Bartholdi, situé à Colmar, ont pu toucher du doigt un vrai César amené par un ancien élève. Celui-ci s'appelle Cyrille Bonjean, il est aujourd'hui superviseur d'effets spéciaux pour les studios MPC.
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Il y a quelques mois, il a gagné la précieuse récompense aux côtés de ses collègues Bruno Sommier et Jean-Louis Autret pour les effets visuels produits pour Le règne animal, un film fantastique dans lequel des êtres humains se mutent en bêtes sauvages. Depuis sa sortie, le long-métrage a récolté pas moins de vingt nominations et a été récompensé par treize prix différents.
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Sous sa supervision et celle de sa collègue Loriane Lucas, les équipes de son studio ont créé plus de 150 plans d'effets spéciaux, participant par exemple à la création des personnages de l’homme-oiseau et de la jeune fille caméléon, qui étaient couplés à des prothèses physiques.
Une réussite si brillante que la professeure documentaliste Elena Riff, ne pouvait pas laisser passer l'occasion de le rencontrer. Elle a donc organisé une présentation avec les lycéens et le lauréat, qui a passé son bac dans le même établissement à la fin des années 1980.
"Ça inspire vachement"
"Pour les élèves, c'est une vraie chance de rencontrer des gens qui font des métiers extraordinaires", déclare Elena Riff, après les deux heures d'échanges. Ce sont encore eux qui le disent le mieux : tous et toutes ont les mots "exceptionnel", "impressionnant" et "inspirant" à la bouche.
"Le fait qu'il vive vraiment de sa passion et qu'il ait suivi ses rêves, ça donne envie de vivre de la danse, du théâtre, du chant, ça inspire vachement", admire la lycéenne Clémence Richard.
"Ça montre l'envers du décor des films, tout ce qu'on ne voit pas en plus des acteurs qui jouent devant la caméra. Moi, je veux plus travailler dans le milieu de la justice, mais pour quelqu'un qui voudrait travailler là-dedans, c'est très inspirant", analyse un autre camarade, Achille Rivière.
D'autant plus que le milieu du cinéma est "un peu un domaine considéré comme inaccessible parce qu'il faut être riche ou déjà l'enfant de quelqu'un de célèbre" pour y accéder, ajoute la lycéenne Anaëlle Lecoeur, qui veut, elle aussi, se lancer dans "un métier un peu inaccessible".
Un petit-fils d'agriculteur au cinéma
Rien ne prédestinait pourtant Cyrille Bonjean au cinéma et aux effets spéciaux. Il a aujourd'hui plus de 90 films à son actif, dont des superproductions comme Harry Potter. Ce petit-fils d'agriculteurs de Balgau dans le Haut-Rhin le dit lui-même lors de sa présentation, son parcours n'a pas été rectiligne.
Moi à l'époque quand je voulais faire inventeur de jouets ou aller dans le cinéma on m'a dit non, fait plutôt autre chose...
Cyrille Bonjean
superviseur d'effets spéciaux
"Si je ne devais passer qu'un message, ce serait celui-ci, croyez en vous et donnez-vous les moyens de réussir. Moi, à l'époque quand je voulais faire inventeur de jouets ou aller dans le cinéma, on m'a dit non, fait plutôt autre chose... Et je suis quand même allé jusqu'à une licence de math pour faire professeur avant de me dire, mais non, ce n’est vraiment pas ce que je veux faire en fait", plaisante le technicien du cinéma.
Un parcours semé d'embûches qui est assez courant selon la professeure documentaliste du lycée. "Aujourd'hui, ils ont des rendez-vous avec des conseillères d'orientations, des professeures principales, ils font des stages et ils se heurtent à des barrières parfois humaines, on leur dit écoute vu tes résultats ça ne va pas aller", relate-t-elle au micro de nos équipes sur place.
La rencontre avec Cyrille Bonjean aura au moins convaincu le jeune public que "tout le monde est censé pouvoir réaliser ses rêves". Même pour les élèves encore hésitant sur leur choix post-bac, comme Marie Giroud.
"Moi, je suis un peu perdue pour mon orientation et quand je vois quelqu'un comme ça qui est passionné par son métier, ça me donne envie de me booster et de pas abandonner", s'exclame-t-elle. Pari réussi.
