Coronavirus :des formations d’aide soignants pour répondre au manque de personnel dans les établissements alsaciens

145 places d’aide-soignant à pourvoir dans les instituts de formation du Diaconat de Mulhouse, Colmar et Ingwiller. C’est un tiers de candidatures en plus que l’année dernière.

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Avis aux candidats. Il va falloir faire vite. Les dossiers sont à rendre avant le 19 juin à Mulhouse et avant le 24 juin à Ingwiller et Colmar. Les formations débutent en septembre prochain et en janvier 2021.

On pourrait croire à un effet Covid-19. Même pas. Les formations étaient dans les tuyaux avant le confinement. Sur les 145 places, 55 candidatures en plus ont été proposées aux élèves.

Dispositifs exceptionnels

En raison de la crise sanitaire les modalités d’admissions ont été simplifiées :

-Gratuité des droits d'inscription aux formations AS et AP.

- Annulation des épreuves écrites ou/et orales.

- Un document manuscrit (2 pages maximum) doit être joint au dossier d'inscription : il relate, au choix du candidat, soit une situation personnelle ou professionnelle vécue soit son projet professionnel en lien avec les attendus de la formation.

- Plus de note éliminatoire. Le classement s'effectue en fonction de la note obtenue à l'analyse du dossier.

 

Plus de formation en alternance

La première promotion en alternance a ouvert en 2019 à l’Institut de Colmar. « Il y avait plus d’employeurs que de places ouvertes. 20 élèves aide-soignant pour 25 ou 26 employeurs », explique Pierre Huin, directeur des instituts de formation du Diaconat . Un constat qui démontre le potentiel d'une telle formation.

Les EHPAD peinent en effet à recruter des aides-soignants. Il manquait une formation adaptée à la réalité des besoins des établissements. Une formation plus axée sur la gériatrie et le handicap.

Dès septembre 2020, les promotions en apprentissages seront installées à Ingwiller et Mulhouse. « C’est un super circuit car les jeunes ont un contrat de travail, donc une indemnité d’apprenti. Et les élèves s’imprègnent de la culture professionnelle de leur employeur ». L’apprenti aide-soignant travaille trois jours par semaine chez son employeur et étudie deux jours à l’institut.

Cette formation permet de trouver un poste dans n’importe quel type d’établissement. Mais la majorité des besoins se concentrent dans les EHPAD ou pour de l’aide à domicile.

La crise sanitaire du Covid a mis en exergue l’importance de ces professionnels. Et donc, la nécessité de développer ces formations. L’alternance est encore une nouveauté, très peu expérimentée en France. Les Instituts du Diaconat sont les premiers à l’expérimenter sur le Haut-Rhin. « Mais je suis convaincu que c’est très intéressant d’un point de vue pédagogique et pour l’élève et pour l’employeur », s’enthousiasme Pierre Huin.

Pour les années à venir, l’évolution de l’apprentissage des aides-soignants va dépendre des autorisations : « On sait que la volonté est d’aller plus loin. Si nous avons plus de demandes, j’en informerai l’Agence régionale de la Santé, le Conseil régional Grand Est et les finances des formations en apprentissage », détaille Pierre Huin. Avec la crise du Covid-19, tout le monde a pris conscience des besoins en personnel dans les EHPAD ou pour le service à domicile. Mais ces besoins existaient déjà avant.

D’ailleurs, pendant le confinement, près de 150 apprentis aides-soignants du Diaconat ont été affectés dans des EHPAD alsaciens pour soutenir le personnel. « Je peux vous dire qu’ils ont été très apprécié», fait remarquer Pierre Huin. Au point que le Conseil régional leur a reversé une indemnité, bien méritée.

Pré-inscriptions en hausse à Colmar

A trois semaine de la clôture des inscriptions, Pierre Huin constate : « A Colmar, beaucoup de monde se renseigne pour faire le dossier. A ce jour, il y a une nette augmentation des demandes par rapport à l’année dernière. »

Ce qui est vrai à Colmar ne l’est pas encore à Mulhouse et Ingwiller. Pour ces deux instituts, il y a encore un travail de sensibilisation à faire. Le confinement n’a pas permis d’aller dans les lycées professionnels ou les salons d’orientation pour informer les élèves.

Mais le directeur a bon espoir de remplir toutes ses promotions. Car face à la crise, le gouvernement vient tout juste d’annoncer un plan pour soutenir l’apprentissage. Première décision : une aide élargie à l’embauche de 8.000 euros pour les majeurs et 5.000 euros pour les mineurs pour les entreprises qui recruteront un apprenti jusqu’au 28 février. Cette aide, aujourd’hui de 4.125 euros, est actuellement réservée aux entreprises de moins de 250 salariés et pour des diplômes au niveau inférieur ou égal au bac. Le dispositif sera élargi jusqu’au niveau de la licence professionnelle et à toutes les entreprises, ce qui représentera « un coût supplémentaire supérieur à un milliard d’euros », selon l’entourage de la ministre du travail.

Seul bémol, les personnes intéressées par une formation d’aide-soignant en alternance doivent être âgées de17 à 30 ans. Un frein qui semble superflu au regard des besoins en personnel de santé. Un verrou qui pourrait bien sauter à l’avenir face à l’urgence d’un recrutement massif d’aides-soignants.

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