Une exploitation maraîchère de Riespach en Alsace se lance dans la culture de kiwaï, un petit cousin du kiwi originaire de Sibérie. La première récolte s'achève. Reste à conquérir le palais des consommateurs.
L'exploitation de Jérémy Rederstorff, le "Paradis des fraises", est bien connu à Riespach dans le Sundgau. Spécialisée dans la production de fraises, framboises mais aussi choux et céleris, elle vient d'ajouter une nouvelle production : le kiwaï.
Le kiwaï, également appelé kiwi de Sibérie ou kiwi d'été, est une plante grimpante de la famille des Actinidiaceae, originaire d'Extrême-Orient. Elle est cultivée pour ses fruits comestibles, sucrés et plein de vitamines.
A l'origine de cette initiative unique en Alsace, Jérémy Rederstorff reconnait qu'il a un faible pour le kiwi : "J’ai toujours adoré le kiwi. Cela fait sept ou huit ans que j’ai fait des essais avec différentes variétés de kiwis mais je ne trouvais pas cela concluant. Dans le Sundgau, on est loin des latitudes chaudes et le kiwi a bien du mal à parvenir à une maturité parfaite. J’ai fini par trouver les kiwaïs et c’est parti!"
Quatre ans de patience
Le jeune producteur a d'abord fait quelques voyages pour rencontrer des pépiniéristes et des professeurs qui l’ont guidé. Il y a quatre ans, il plante ses premiers plants et cela n'est qu'aujourd'hui qu'il peut enfin récolter.
"C’est vraiment un mini kiwi. Pour l’instant, il n’est pas très connu en Europe. C’est pour cela qu’on se lance !", précise-t-il en portant les premiers fruits à sa bouche.
Il goûte et sourit : "C’est impeccable. Il est légèrement acidulé sur le bord et à l’intérieur, très sucré. Cela rappelle le kiwi mais pas uniquement". Et c'est là que les goûts divergent : certains y retrouvent la saveur de la mirabelle, pour d’autres, cela se rapproche plus du raisin ou de la groseille à maquereau.
Jérémy Rederstorff est soulagé : la saison n’a pas été simple. Avec la sécheresse estivale, les feuilles avaient tendance à se rétracter. Il a dû mettre en place une brumisation et un système d’arrosage en goutte à goutte. Il a ensuite suivi régulièrement le taux de sucre du fruit grâce à son réfractomètre.
600 pieds et plus?
Pour le moment, le jeune arboriculteur veut rester raisonnable : "600 pieds, c’est déjà pas mal. On va d’abord faire découvrir ce fruit aux clients et voir comment ils réagissent. Peut-être que, par la suite, cela donnera des envies de kiwaïs à d’autres producteurs".
Cultivés à Riespach, vendus dans les exploitations maraîchères du Sundgau et des supermarchés de la région mulhousienne, ce fruit est un concentré en vitamine C : "Comparé à 100 grammes d’orange, 100 grammes de kiwais apportent 4 fois plus de vitamines. Vous êtes en surrégime en permanence", explique Jérémy Rederstorff. De quoi booster ses défenses immunitaires avant l'hiver.