Les jardins familiaux ont la cote, "vu le prix des légumes, ça donne envie de jardiner"

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Avec la hausse des prix des fruits et légumes, les jardins familiaux sont de plus en plus prisés. A Cernay, dans le Haut-Rhin, une quarantaine de parcelles sont mises en location depuis 25 ans. Pour pouvoir louer son lopin de terre, il faut s'inscrire sur une liste d'attente qui s'allonge d'année en année.

C'est le retour des beaux jours et dans les jardins ça ne chôme pas. Biner, planter, arroser, tout le rituel du jardinier est maintenant réactivé depuis quelques semaines pour ne pas manquer ce rendez-vous annuel printanier. Dans les jardins familiaux, comme ceux dont dispose la ville de Cernay, il faut aussi mettre un peu d'ordre dans les parties communes après le repos hivernal : désherber les allées, passer un coup de tondeuse ou repeindre les abris.

Dans les 37 jardins, loués par la commune aux familles, ces travaux d'intérêt général sont effectués à tour de rôle. Ils font partie de la vie collective. Ici tout le monde se connait et c'est avec bonne humeur que chacun accomplit sa tâche. 

Comme Théo, ce jardinier en herbe d'à peine 10 ans, qui se découvre une passion pour le désherbage. "Ça m'amuse", confie t-il même dans un grand sourire.

Sur l'année, d'après le planning réalisé par le président des jardins, Daniel Claudel, cela représente six heures par personne. Peu de choses comparé au temps consacré au travail de la parcelle. Car même si chaque famille ne dispose que deux à deux ares et demi environ, cultiver son jardin n'est pas une mince affaire. 

Le boulot ne manque pas, confirme le président. "Les travaux ont repris dans les jardins il y a un bon mois. On a planté certains légumes, comme les pommes de terre, les carottes, les oignons, tout ce qui ne craint pas trop le gel. Il y a encore des gelées mais maintenant ça va se calmer".

L'heure est maintenant au repiquage des navets, à la plantation des salades et des pieds de tomate. Jean-Jacques, jardinier locataire à la retraite, en est même à la récolte de ses premières fraises. Etonnant mais normal, affirme-t-il dans un éclat de rire, "c’est moi le meilleur jardinier des jardins".

Il faut dire qu'il prend grand soin de ses fraisiers qu'il fait pousser sous serre. "Je cultive aussi des betteraves rouges, des carottes, des poireaux, des salades. Après on aura des concombres, des courgettes".

Jean-Jacques reconnait que c'est un grand bonheur et un plaisir de cultiver, récolter et de manger les légumes frais du jardin. "On se connait tous, on fait des barbecues, il y a une bonne ambiance", se plait-il à dire, ce que confirme son voisin de parcelle, Jean-Marie : "Jardiner ici c’est magnifique, c’est reposant, on est entre amis, on est une grande famille". Que du bonheur.

Vu le prix des fruits et légumes, ça donne envie de jardiner

Jean-Marie, jardinier locataire

Du bonheur et une bonne affaire. Comparé au prix des fruits et des légumes qui flambent dans les magasins, la location d'un lopin de terre à Cernay, 45 euros à l'année, est une bagatelle qui permet d'économiser gros. Pour peu qu'on ait la main verte. Jean-Marie ne s'y est d'ailleurs pas trompé quand il savoure ses premières fraises qu'on trouve à 6 euros le kilo dans le commerce. "Vu le prix des fruits et légumes, ça donne envie de jardiner".

Jean-Marie partage depuis peu la chance d'avoir sa parcelle, lui qui a pu s'installer récemment après des années sur liste d'attente. Depuis 3 ans, le président des jardins familiaux de Cernay voit cette liste d’attente s’allonger.

Ils sont désormais une trentaine à vouloir louer une parcelle. "Ces dernières années il y a eu une augmentation des demandes. Après le confinement dû au covid, les gens ont voulu se rapprocher de la terre puis avec les évènements actuels en Europe, les pénuries, les augmentations de prix, les gens veulent faire pousser leurs propres légumes".

Confinement, pénurie et augmentation des prix, autant de facteurs qui expliqueraient selon Daniel Claudel l'engouement pour les jardins familiaux. A cela il faudrait aussi ajouter la défiance grandissante des consommateurs envers les produits alimentaires contaminés vendus en grande surface qui ont défrayé la chronique ces derniers temps.

Pour répondre aux demandes Daniel Claudel tente de faire au mieux : "Quand un jardin se libère on procède à un tirage au sort. Comme ça, il n'y a pas de favoritisme".

Pour réduire la liste d'attente, la solution serait d’augmenter la superficie des jardins familiaux. Daniel Claudel a fait une demande en mairie pour une dizaine de parcelles  supplémentaires. Il a bon espoir que sa demande aboutisse sachant qu'il reste encore des terres non constructibles sur la commune.

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