Diminution des effectifs, hausse de la rentabilité et à terme abandon de ce service public au profit d'entreprises privées... La mobilisation de Chaumont avait pour but de rappeler l'importance de l'ONF aux yeux de ces élus ruraux.
A Chaumont, Loukas Benard, représentant du personnel CGT Forêt, s'inquiète : "On a de grosses restructurations à l'ONF, on nous parle de 1.500 suppressions de postes et d'augmentation de la rentabilité et des récoltes de bois dans les forêts.
La question est de savoir quel service public on laisse et quel état de la forêt plus tard.
"Leur expertise est indispensable pour une bonne gestion de la forêt"
Des agents en moins, de la rentabilité en plus… une logique que redoutent les élus des communes forestières. Marie-Claude Lavocat, maire (DVD) de Chateauvillain, en fait partie : "Pour nous les agents sont indispensables, leur savoir-faire aussi, toutes les communes ont un plan de gestion de la forêt en lien avec les agents de l'ONF. Leur expertise est indispensable pour une bonne gestion de la forêt." Tout comme Philippe Leseur, maire (SE) de Cerisières : "Pour nous, il est hors de question d'entre guillemets, travailler la forêt comme l'agriculture industrielle en rasant tout, planter et tirer un maximum de profits… C'est inenvisageable."A plus ou moins long terme, tous craignent de voir des sociétés privées récupérer la gestion des forêts publiques, avec des conséquences. Sébastien Failliet, représentant du personnel SNU Forêt redoute que des logiques privées s'immiscent dans leur travail : "On sera dans de la production de masse, de volume de biomasse, mais plus dans la diversité d'essence comme on l'est maintenant… aujourd'hui la biodiversité dans nos forêts."
Des discussions interministérielles seraient en cours pour définir les futurs moyens et les futures missions de l'agence. La direction de l'ONF se veut rassurante. André Hopfner, directeur de l'ONF de Haute-Marne n'a pas "spécialement de craintes". Pour lui, "il y aura certainement des adaptations à faire. Les communes veulent toujours un interlocuteur unique, et pour le moment cet interlocuteur unique c'est l'ONF".
Après une réunion ce 25 janvier au matin, les agents de l'ONF seront reçus en fin d'après-midi à la préfecture de Haute-Marne.