VIDEO. Avions perdus dans le ciel : le récit de l'incroyable sauvetage aérien raconté par deux pilotes de Rafale

De jeunes pilotes d'avions de tourisme, perdus en plein ciel, doivent en partie leur salut ce dimanche 19 janvier à un avion de chasse de la base aérienne 113 de Saint-Dizier en Haute-Marne. Aux commandes de son Rafale, l'équipage, aidé d'un Mirage 2000 et d'un hélicoptère, a manœuvré en plein ciel pour une opération sauvetage incroyable.

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Ils nous ont donné rendez-vous en fin d'après-midi ce lundi 20 janvier à la base aérienne 113 de Saint-Dizier en Haute-Marne. Là où les Rafales de l'armée de l'air sont stationnés. Le lieutenant Thomas et son coéquipier le lieutenant Robin, ont retracé le sauvetage aérien qu'ils ont réalisé le 19 janvier. Une mission de police de l'air qui fait partie de leur travail quotidien, au même titre que la sécurisation du territoire national, ou celui des frontières de l'Otan.

Le capitaine Thomas appartient à l'escadron de chasse 2/4-La Fayette. Il était le pilote du Rafale le jour de la mission du 19 janvier. Face à notre équipe qui les a rencontrés, on lit la fierté du travail accompli. "Il y a un peu de fierté, oui, c'est une mission gratifiante. Je pense que c'est le cœur de notre métier à la police du ciel de porter assistance aux gens qui sont dans le besoin, donc de voir que tout s'est bien terminé, c'est assez gratifiant".

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Un rafale et un mirage de l'armée de l'air ont porté assistance à des pilotes amateurs à Beauvais dans l'Oise. ©France Télévisions

Bloqués dans les airs

"Notre mission, c'est deux grands volets : la sécurité du territoire national et porter assistance aux aéronefs en détresse 365 jours par an". "On a été appelé aux alentours de midi (dimanche 19 septembre) pour une mission d'assistance qui concerne deux avions aux alentours de Beauvais (Oise) et on a décollé quelques minutes après. Une fois arrivé sur place, on a donc fait confirmer les informations avec les deux pilotes par radio. Et on a pu obtenir un peu plus de détails. On a donc su qu'on avait deux avions qui étaient bloqués au-dessus de la couche nuageuse et qu'il fallait faire poser assez rapidement parce qu’ils avaient une autonomie en vol assez faible à ce moment-là".

Un avion de chasse Rafale au décollage à la base aérienne 113 de Saint-Dizier. © Rémi Wafflart, L'Union, MaxPPP

"C’étaient des avions légers effectivement, des avions de tourisme, des mono moteurs à hélice, des avions qui volent aux alentours des 200-250 km/h, si ce n'est un peu moins. Deux types d'avions différents, mais de la même catégorie. Pour faciliter le pilotage et le travail de coordination avec l'ensemble des acteurs, on a préféré tourner autour d'eux, au-dessus. Maintenir le visuel des appareils et nous faciliter la réflexion et le contact radio avec tous les acteurs".

"En vol, on s'est partagé les tâches, reprend le capitaine. Pour ma part, ça a été de parler à la radio à l'Aéronef, le premier aéronef qui avait le moins de carburant et pour mon navigateur, ça a été la gestion du deuxième appareil, la prise de météo sur différents terrains et aussi également gérer notre carburant à nous parce qu'on n'était pas à côté de notre base de départ".

La BA113 gère ce type de mission 365 jours par an : "c'est variable selon les semaines pour ma part, raconte le lieutenant Thomas, c'est ma deuxième mission d'assistance vol et je pense qu’on a l'occasion d'en faire peut-être une petite dizaine par mois sur la base de Saint-Dizier, ce sont les missions qui restent assez variées dans l'assistance. C'est effectivement parfois pour des causes météorologiques, parfois des pannes, des aéronefs en panne radio ou en panne de transpondeur, on intervient sur des missions assez variées".

Les deux avions de tourisme ont été escortés par un hélicoptère Fennec et un Rafale pour se poser à Beauvais. © Armée de l'Air

Éviter le suraccident en vol

Pour son collègue, le lieutenant Robin, navigateur du système d'armes de l'escadron Lafayette, le rôle est différent. "Ma mission, ça va être d'aider le pilote au maximum pendant sa mission pour qu'il puisse se concentrer sur la gestion à court terme. Sur la mission d'hier, c'était sur le premier avion qui avait le moins de pétrole, donc j'étais plus en contact avec les contrôleurs militaires pour gérer notre autonomie à nous, pour gérer notre suite de mission avec l'approche de Beauvais, et le second appareil pour le garder proche de nous pour pouvoir ensuite s'en occuper tout en aidant mon pilote au maximum".

Carte - aperçu du trajet entre St Dizier et Beauvais, en avion de chasse le trajet prend quelques minutes seulement.

"On a discuté ensemble du meilleur moyen pour poser l'avion. C'est une mission qui se fait à deux et on s'entraide sur la mission. Initialement, on est en ordre de décollage pour intervenir sur des avions civils qui sont bloqués au-dessus d'une couche de nuage qu'ils ne peuvent pas percer parce qu'ils ne sont pas formés au vol en instruments et ne peuvent donc pas percer la couche de nuages. On a deux avions, un qui a une faible autonomie, un qui a une plus grande autonomie. On décide de gérer le premier avion qui a une plus faible autonomie. On propose donc deux plans.

Un plan est maintenu en échange avec l'approche de Beauvais le contrôleur et l'avion qui est en difficulté et il est décidé de le poser sur le terrain de Beauvais et le faire percer la couche nuageuse avec nous, en contrôlant sa percée".

"On les aide à se concentrer sur des gestes simples en vol"

"On a des informations au décollage. Premièrement. On va savoir si c'est une assistance en vol, on va savoir si c'est un appareil militaire ou civil. Notre mission, ça va être de les aider au maximum. Donc on va voir tout ce qui est possible de faire, l'objectif c'est de poser parce qu'ils ont une faible autonomie et on va essayer de les rassurer aussi parce qu'ils peuvent être perdus au-dessus de la couche. Donc on va être là pour les aider, pour les faire se concentrer sur des trucs simples de les raccrocher à ce qu'ils savent faire initialement tout en les rassurant et puis essayer de les ramener sur leur terrain.

On n'a pas d'informations sur l'âge des pilotes à ce moment-là, mais on sait qu'ils ne sont pas qualifiés pour traverser cette couche de nuages. Le pilote s'est occupé du premier avion, sur tout ce qui est trajectoire aérienne, parce que c'est lui qui voit l'avion, c'est lui qui va marquer en visuel, c'est lui qui va qui va l'aider au mieux.

Ma mission est logistique et stratégique. En fait, je dois tout faire pour que mon pilote ait déjà les réponses aux questions qu'il va se poser dans quelques minutes. C'est toujours gratifiant d'amener une mission à son terme et surtout quand elle se termine bien".

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