Un papillon, une hirondelle ou un hérisson dans le jardin ? La communauté d’agglomération de Saint-Dizier, Der et Blaise (Haute-Marne) invite ses habitants à photographier insectes et animaux pour développer les connaissances de la biodiversité locale.
Pour les amoureux de la nature, l’arrivée du printemps est une période clé. Les oiseaux migrateurs reviennent, les rongeurs sortent d’hibernation, les insectes butinent à nouveau. Mais comment savoir quelles espèces peuplent nos territoires ? En Haute-Marne, dans la communauté d’agglomération de Saint-Dizier, Der et Blaise, on fait appel aux habitants pour mieux répertorier la faune locale.
Depuis début mars, toute personne résidant dans l’une des 60 communes de la communauté d’agglomération de Saint Dizier peut participer. Il suffit de photographier insecte, oiseau ou petit animal puis de le partager sur le site internet dédié. Il faudra ensuite préciser le lieu d’observation, la date, et le nombre d’individus repérés.
Vous avez observé ou photographié une de ces espèces ? ?
— Saint-Dizier (@SaintDizierFR) April 20, 2021
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"Le but, c’est d’impliquer le grand public dans l'observation et la protection de la biodiversité, indique Aurélien Deschatres, chargé de mission à la Ligue de Protection des Oiseaux de Champagne-Ardenne. Cela va nous permettre de mieux connaître la biodiversité locale, mais surtout de sensibiliser le grand public sur les questions de préservation de l'environnement. Quand on observe une espèce, on a envie d’apprendre à la connaître, de savoir comment la préserver… Plus les gens s’approprient la biodiversité locale, plus ils vont chercher à la protéger. "
Avril, le mois des papillons
Chaque mois, la LPO propose aux naturalistes amateurs d’observer une espèce en particulier. "En avril, c’est les papillons, annonce Aurélien Deschatres. Puis en mai, ça sera les hirondelles, et en juin les hérissons. Mais évidemment, on est preneur de toutes les observations, peu importe l’espèce et le mois de l’année. On a même des spécialistes disponibles pour aider les participants à identifier les spécimens qu’ils rencontrent. Rien que pour les papillons de jour, par exemple, on sait que plusieurs dizaines d’espèces différentes vivent en Haute-Marne, donc ce n’est pas toujours évident de les dissocier".
Le nord de la Haute-Marne est un territoire assez riche avec des habitats très diversifiés. "On a de la forêt, des prairies, des cultures, des grands lacs et puis la vallée de la Marne, indique Aurélien Deschatres. Même avec la règle des 10 kilomètres imposée par le confinement, les gens peuvent facilement faire des observations et rencontrer de nombreuses espèces".
Cette enquête participative, portée par la communauté d’agglomération Saint-Dizier, Blaise et Der et la LPO de Champagne-Ardenne, s’inscrit dans un programme commun baptisé Tous engagés pour la biodiversité. "Pendant deux ans, on a pour objectif de réaliser des diagnostics de la biodiversité communale, explique Aurélien Deschatres. L’idée, c’est aussi d’intégrer les élus à nos réflexions. L’enjeu environnemental est de plus en plus présent dans les politiques locales. Par exemple, avant de construire un nouveau lotissement, c’est important d’observer la biodiversité du terrain pour ne pas faire trop de dégâts. La finalité de ce projet, ce n’est pas de faire des listes d’espèces et de s'arrêter là. C’est de mettre en place des actions concrètes pour protéger au mieux cette biodiversité".
On ne passe la tondeuse qu’une fois par an. Tout de suite, on va voir de nouvelles espèces animales et végétales se développer.
La biodiversité, c'est aussi dans nos jardins. Pour la protéger, il existe des actions simples que chacun peut mettre en place. "On peut décider de tondre seulement une partie de son jardin, conseille Aurélien Deschatres. On laisse un petit espace en friche, où on ne passe la tondeuse qu’une fois par an. Tout de suite, on va voir de nouvelles espèces animales et végétales se développer. Chez moi, j’ai eu la bonne surprise de voir pousser des orchidées sauvages, qui ont attiré toutes sortes d’insectes pollinisateurs et de papillons".
Quelles espèces typiques peut-on observer en Haute-Marne ?
« L’une des espèces phares de Haute-Marne, c’est le milan royal, indique Aurélien Deschatres. Le département est un vrai bastion pour cette espèce de rapaces. Le nombre d’individus recensés dans le département a augmenté ces dernières années après avoir été à un niveau très bas, il faut que ça continue dans ce sens".
On peut aussi parler de la cigogne noire, un oiseau qui affectionne particulièrement les grands massifs forestiers. En Haute-Marne, elle est servie ! Et puis au niveau des insectes, on trouve la Bacchante, un gros papillon aux couleurs brunes. Malheureusement, il n’en reste que dans quelques coins du département. Il faut absolument le protéger si on ne veut pas qu’il disparaisse dans les années à venir".