Au déclenchement de la 1ère guerre mondiale, l’union sacrée prévaut dans le Reich allemand comme dans chaque état belligérant : difficile de s’opposer à une guerre censée ne pas durer. Mais le front de la Social-démocratie allemande largement unie au début du conflit, connaît à partir de 1916 des tensions de plus en plus fortes. Des tensions qui iront jusqu’à l’éclatement du parti SPD et la création, ici à Gotha, le 6 avril 1917, de l’USPD, le parti social-démocrate indépendant.
C’est Karl Liebknecht qui le premier marque son opposition à la guerre. Mais en décembre 1914, le député est bien seul et il est exclu du SPD, le parti cofondé par son père Willhelm Liebknecht.
Avec une autre militante de l’aile gauche, Rosa Luxemburg, Karl fonde la ligue Spartakus, aux idées franchement révolutionnaires. Les Spartakistes militent pour l’arrêt de la guerre et pour le pouvoir aux conseils ouvriers…
A partir de 1916, d’autres députés socialistes Haase, Kautsky et Bernstein, refusent à leur tour de voter les crédits de guerre et s’organisent d’abord en un groupe parlementaire séparé, mais les différends au sein du SPD entre la direction et l’aile gauche pacifiste deviennent si importants, qu’ils aboutissent à l’exclusion d’une vingtaine de députés dissidents au début de l’année 1917.
Sous l’impulsion d’Hugo Haase, le 6 avril 1917 lors d’un congrès à Gotha est créé un autre parti socialiste. L’USPD, le parti social-démocrate indépendant.
La nouvelle formation recrute notamment chez les ouvriers. Les socialistes indépendants sont rejoints, non sans hésitation, par les révolutionnaires spartakiste. Mais ces derniers reprendront leur liberté après la signature de l’Armistice.
Fin décembre 1918, ils créeront à leur tour un nouveau parti, le KPD, le parti communiste d’Allemagne.
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