Dans la collection d'uniformes du Musée de la Grande Guerre de Meaux, cette tenue (photo) rappelle que le Japon a pris part au conflit.
Un engagement limité... et intéressé, à l'origine d'un choc culturel dont on mesure encore les effets, cent ans après.
En août 1914, le Japon, allié aux Britanniques, lance un ultimatum à l'Allemagne pour qu'elle lui remette sa colonie chinoise de Tsing Tao. Depuis sa victoire contre les Russes en 1905, le Japon désire accroître sa puissance en Asie. Le siège de Tsing Tao débute, sur mer puis sur terre.
Encerclée par 60 000 hommes, la garnison capitule en novembre 1914. Les 4700 soldats allemands sont envoyés au Japon pour y être internés.
Source Archives :
- Pathé Gaumont
- BNF Gallica
- BDIC Fonds Valois
- Collection Patrice Loiseleux-Ramos
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©France 3
Désireux d'être considéré comme un pays civilisé, le Japon va traiter ces prisonniers de guerre avec humanité.
D'abord hébergés dans des temples ou des bâtiments publics, les Allemands sont ensuite regroupés dans six grands camps où ils multiplient les initiatives pour s'occuper : élevage de porcs, fabrication de fromage, de pain. Des terrains de tennis sont créés. En plus des rencontres sportives, les prisonniers organisent des conférences, des pièces de théâtre, ainsi que des concerts. Les journaux tirés dans les camps témoignent de l'intensité de ces activités que les Allemands partagent avec les populations des alentours...
Il faut attendre février 1920 pour que les prisonniers retrouvent l'Allemagne. Leur séjour forcé de cinq ans a laissé des traces au Japon. Près de 170 ont fait le choix d'y rester. Certains y ont créé des entreprises, qui existent encore cent ans après.
Autre témoignage de cette captivité : depuis qu'elle a été donnée par les Allemands en 1918, c'est au « pays du soleil levant » que la 9ème symphonie de Beethoven est la plus jouée...
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